Extrait du journal

Il nous racontait des histoires bien singulières. À propos, voulez-vous vous rrfraîchir. — Mais, ce n’est pas de refus. L’aubergiste prit deux bouteilles et les déboucha. — Si ces Messieurs veulent m’acheter quelques objets, j'ai là ma pacotille. Vous savez que je suis accommodant, dit le guide. — Oh! pas aujourd’hui, mon brave, nous avons trop à faire. Depuis que le prétendant a franchi la frontière, on nous met sur les dents. — Ah ! c’est donc vrai ce que disait Etchalary, que don Carlos est en Espagne ? Je ne voulais pas le croire. — C’est pardieu si vrai, que j’ai vu un douanier espagnol qui m’a dit qu’il avait vu la bonne femme navarraise à qui le prétendant a parlé. Elle a même eu fièrement de la chance, allez ! — Comment cela, brigadier? — Figurez-vous... A votre santé Arnigo, à la vôtre, Etchalary. Les six hommes trinquèrent et vidèrent leurs verres qu'ils posèrent sur la table. — Figurezvous, reprit le brigadier, qu’a près avoir mis le pied dans ee qu’il appelle son royaume, le frère de Fer dinand Vil eut lu fantaisie de demander à cette vieille Navarraise dont je vous parlais, ce qu’on ferait dans le pays si le roi se présentait : « Que le roi, notre seigneur, vienne, lui dit-elle, et les pierres ellesmêmes se soulèveront pour lui. » H paraît que cctta réponse flatta le prétendant, car il donna un qua druple à la vieille. Ce n’est pas à nous qu’arriveront de si bonnes aubaines, reprit après un moment de silence le brigadier loquace en remplissant son verre et ceux de ses hommes. Je voudrais, moi, que...