Extrait du journal
table; il ne se gêne pas... Eh! dites donc, vieux, c’est-y là votre lit ? Martin releva la tête, bâilla, étendit les bras et demanda à la femme ce quelle lui voulait. — Parbleu! que vous alliez dormir ailleurs, je ferme la boutique. — Ali !.. bien, bonsoir... Et le commissionnaire sortit. A la porte, il se croisa avec M. de Varlingen qui entrait encore travesti. Martin se blottit dans un coin de la rue et attendit. Deux minutes après l’ancien intendant ressortait avec les deux frères, et tous trois se dirigeaient vers les quais du Nord. Avec celle facilité que lui procurait sa parfaite connaissance des rues de Paris, le nain suivit le groupe sans paraître le suivre, et de manière à n’exciter aucun soupçon. On traversa le pont au Change, la place du Châtelet, et l’un prit la rue Saint-Denis, rue exceptionnelle, unique, aussi fréquentée la nuit que le jour, à cause de sa proximité du grand marché des Innocents. Martin eut quelque peine à ne pas perdre de vue ses trois individus au milieu delà foule des marchands et des paysans ; il ne lut à son aise que lorsque après avoir suivi plusieurs petites ruelles ils arrivèrent à la pointe Sainl-Eustaclie, où il les vit se diriger vers la rue Coquillière. Là, M. de Varlingen quitta tout à coup les deux frères et tourna le premier coin qu’il rencontra. Le commissionnaire se demanda s’il devait abandonner l’ancien inten dant ou continuer à le suivre ; un moment de réflexion le fixa ; il laissa M. de Varlingen s’enfoncer dans le dédale de petites rues qui entourent la halle aux blés et reprit la trace des deux hercules. Mais bieniôi, à leur tour, ceux-ci se séparèrent, l’un prenant la rue de la Vnllière et l’autre la place des Victoires. Un peu déroulé par cette dispersion, Martin, copendant, ne quitta pas la piste de celui qui entrait dans la rue de la Vrillière, et continua ainsi à cheminer jusqu’au boulevart Montmartre, où il aperçut de nouveau ce lui des deux frères qui avait pris la place des Victoires. Une idée lui vint alors, et il se douta du but de leur course. On continua le boulevart jusqu’à la rue Tuitbout, les guides de Martin...
À propos
Journal d'informations et d'annonces généralistes, le Courrier de Bourges traitait des actualités politiques, agricoles, littéraires ou religieuses. Initialement intitulé La République de 1848, le journal se rebaptisa le Courrier de Bourges quatre années plus tard, en 1852. En 1872, après la chute du Second Empire, le journal devient le Courrier du Berry puis, de 1883 jusqu'à sa disparition en 1902, Le Messager du Cher.
En savoir plus Données de classification - just-bernard
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