Extrait du journal
rances que déjà ils regardaient comme des certitudes ; celui-là perd sa subvention stipulée par M. de Châteaubriand , supprimée par M. de "Villèle (indè irœ), rétablie par M. de Martignac (indè amor)y et que probablement le ministère actuel n’est pas disposé à continuer (indè furor). Le Constitutionnel et le Courrier peuvent, à la rigueur, espérer encore; le Journal des Débats ne peut plus compter sur sa provende. L’expression de son désespoir doit être bien plus vive. Si l’exaspération de son ressentiment lui permet encore de se liver à quelques réllexions et de faire un retour sur lui-même, ce journal doit éprouver une étrange surprise de se trouver sous l’étendard révolutionnaire bien en avant de certaines feuilles qu’il a si long-temps combattues et qui l’ont traité si outrageusement. Avait-il prévu que ses premiers pas le conduiraient si loin? Nous en doutons; mais aujourd’hui il ne peut plus reculer, et il avance avec la fougueuse impatience d’un transfuge qui veut donner des garanties à ses nouveaux compagnons, et expier les services ren dus à d’autres drapeaux. Le Journal des Débats ne dédaigne pas toutefois le moyen usé . en moins de quatre jours par l’abus qu’en ont fait, à l’envi l’une de l’autre, les feuilles fédérées.Ce moyen, aussi plat que ridicule, consiste à prêter au ministère des projets stupides, pour prouver tantôt le danger, tantôt l’impossibilité de leur exécution. C’est une singulière façon de raisonner que de mettre en fait tout t * qui est encore en question. Le ministère tentera telle chose, il échouera; le ministère caresse telle idée, elle est funeste, anti nationale. Eh! pour Dieu, attendez. Nous espérons bien que les actes du nouveau ministère fourniront une ample matière à vos critiques passionnées, à vos déclamations sophistiques et même à vos inju rieuses diatribes ; c’est par-là qu’il obtiendra nos éloges et notre appui. Si vous eussiez reçu la nouvelle de sa nomination avec in différence , peut-être notre empressement à nous rallier eût-il été moins vif. Mais, pour l’accuser d’avoir mal fait, attendez qu’il ait fait quelque chose ; vous aurez du moins, à défaut de bonnes raisons et d’argumens justes, ces fallacieux prétextes qui vous en tiennent lieu. Mais vos censures perdent toute leur autorité, même sur vos partisans, quand elles ne reposent sur rien. Vous vous agitez dans le vide, vous frappez l’air, tant vous avez besoin d’être remuaus et hostiles....
À propos
Fondé par Alphonse-Louis Dieudonné de Martainville, Le Drapeau blanc fut le grand quotidien ultra-royaliste de la Restauration. Entre 1819 et 1830, sa devise « Vive le roi ! ... quand même » visait notamment les présidents du Conseil Decazes et Villèle, qui y étaient énergiquement critiqués. Durant une courte période entre 1829 et 1830, le journal fut publié sous le nom Démocrite. Journal farouchement antilibéral, il fustigeait les avancées politiques glanées par l’opposition et soutenait une restauration plus radicale.
En savoir plus Données de classification - prévost
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