Extrait du journal
En politique, il était né libéral, et libéral il est mort à plus de quatre-vingts ans. On peut aimer plus ou moins cette couleur-là ; en tout cas, il faut louer la longue fidélité qu'il lui garda. D'autres servirent la môme cause d'une plume plus brillante : ses collaborateurs au Courrier, Ben jamin Constant, Châtelain, plus tard, Léon Faucher, et M. Chambolle ont certainement versé plus d'encre que lui au service de l'opposition, avant et après 1830. Pour lui, administrateur et gérant responsable du journal, il paya de sa personne. Voici ses états de service, tels qu'il les rappelait, il y a peu d'années, dans une lettre à un ami : « J'ai perdu vingt-deux procès particuliers, trois procès de tendance et payé 80,000 fr. d'amende. » Malgré cette accumulation de rigueurs, le Courrier prospérait. Les journaux que les poursuites tuaient se portaient à merveille. C'étaient de petits carrés de papier, vivaces, allègres, très petits, à peine le quart des jour naux actuels, très lus et payés deux fois plus cher qu'au jourd'hui par les lecteurs. J'ajoute qu'en ce temps-là un journaliste passait assez facilement pour un grand homme, llestàremarquer que plus le format des journauxa grandi, plus a diminué l'importance de ceux qui les font. Ce ne furent pas les sévérités du pouvoir qui renver sèrent Valentin de Lapelouze de la direction du Courrier Français; ce fut la naissance d'un nouveau journalisme qui le décida à abdiquer. La génération qui allait lui suc céder dans le maniement des affaires de journaux, avait 'pour système la diminution des prix d'abonnement et le développement des annonces. Cette réforme lui parut une décadence. Il lui sembla voir les marchands s'établir dans le Temple. Il liquida avec honneur et habileté. Dès lors, sa carrière active fut terminée. Avant son en trée au Courrier Français, il s'était distingué comme comptable dans une'position administrative que lui firent perdre les vicissitudes politiques de 1815. Avant de rempla ces pacifiques fonctions, il avait suivi l'état militaire ; mais la faiblesse de sa vue le contraignit d'y renoncer. De tout temps, une ardente passion pour les arts et pour les artistes avait dominé sa vie. Les moindres per-...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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