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Le Figaro, 18 octobre 1915

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Le Figaro
18 octobre 1915


Extrait du journal

On n'arrive ; au château qu'à pied ; les routes du- voisinage, bien que bordées de haies artificielles,-sont sous le feu de l'ennemi,: et: l'c passage' d'une voiture risquerait trop d'y attirer l'attention. Mais il n'y a que quelques minutes de marche.. On traverse un village écroulé, où plus une fenêtre n'a de vitres, et où les obus, plus efficaces qu'une loi sur l'alcool, ont radicalement supprimé tous les .estaminets. Dans quelques-uns, la pompe à bière, effondrée, a reçu sur la tète, si j'ose dire, une glace au cadre dédoré; quelques chaises sont entassées dans un coin, cassées, pilées, une compote de meubles. Et, sur le seul mur qui reste tout à fait debout, une réclame de machines agricoles subsiste seule, entre deux antiques natures mortes, mortes de vieillesse : . des . tomates, couleur fraise, et un lapin chocolat......

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

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