Extrait du journal
l'accusée en eût connaissance, voulez-vous que je lui restitue son véritable nom ? Eh bien 1 c'était une exécution en effigie ■. il n'y manquait que la patiente. « Ce qui a fait cortège à Marie Cappelle, ce qui l'a devancée dans cette enceinte, c'est la prévention, que d'Aguesseau, — le grand procureur général — appelait « l'erreur de la vertu, » et que j'ose nommer, moi, le crime des gens de bien. » Et maintenant, messieurs, au moment où je m'apprête à com battre la prévention et l'accusation, à les désarmer l'une par l'autre, j'ai besoin de toute votre attention, de toute votre patience. Une parole suffit souvent pour accuser, et beaucoup de paroles ne suffi sent pas toujours pour défendre. » Voulez-vous me permettre de laisser pour quelques instants Mme Lafarge et de vous parler de Marie Cappelle? C'est la fille d'un soldat. Son père était colonel d'artillerie de la vieille garde impé riale. Sa mère, modeste et sainte femme, pratiquait toutes les ver tus qui mettent, comme une auréole, le respect au front des mères de famille. Marie reçut dans la maison paternelle une éducation ex trêmement distinguée. Malheureusement, elle devint orpheline. Son père mourut en lui laissant une modeste fortune : 90 à 100,000 francs. Sa mère lui fut enlevée peu de temps après. Son malheur lui donna une seconde mère dans la meilleure des tantes. Elle grandit et de vint une charmante jeune fille, que la douceur de son caractère, la distinction de son esprit, des talents de société, firent accueillir dans le monde et chérir dans l'intimité. » Vous avez entendu le vieux curé de Villers-Hélon, qui, dans le langage d'un simple et d'un sage, est venu vous parler avec atten drissement de Marie Cappelle, vous dévoiler sa charité envers les malheureux et ces actes de bienfaisance dont il fut le confident et l'instrument. Je ferai appel en quelques mots à d'autres témoigna ges. L'accusation m'y force ; ce n'est pas seulement l'innocence, c'est là moralité de Marie Cappelle qu'elle m'oblige à défendre de-...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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