Extrait du journal

- Je vous le répète : durant ces deux dernières années, les [recettes n'ont pas dépassé les frais, elles les ont couverts, Voilà tout. Je n'ai donc pas pu distribuer de dividendes. AhJ si:je m'étais conduit comme quelques directeurs de Sociétés financières (qui grâce à ce système ont fait faillite), si j'avais distribué,des dividendes à l'aide de l'actif, assurément je n'aurais pas les actionnaires contre moi. Il est vrai que c'eût été la ruine à bref délai. Mais il ne comprend pas cela, l'actionnaire : il ne voit qu'une chose, c'est qu'il a déposé son argent et que son argent doit lui rapporter annuellement une somme de... Sinon il liquide. Or, vous pensez si, dans ces conditions, il est aisé aux trente complices allemands de répandre la panique parmi ces pauvres esprits. Ils savent bien, eux, que la situation est excellente, puisque Bismarck connaît les commandes que nous avons reçues ; mais c'est précisément parce que Bismarck le sait, c'est précisément pour nous empêcher de livrer ces commandes qu'il a donné l'ordre à ses affidés de nous faire mettre en liquidation. Tenez, je vais vous en donner une preuve. Il y a quelque temps, grâce à une entente avec deux grandes Sociétés financières., j'avais réuni les capitaùx nécessaires pour racheter à ces trente complices les actions Cail dont ils étaient possesseurs. Ces actions étaient alors cotées 214 francs, je les leur rachetais au prix de 250 francs : ils y trouvaient donc un bénéfice. C'est M. Rouvier, ministre des finances, qui a bien voulu me servir officieusement d'intermédiaire dans cette négociation. Eh bien 1 ILS ONT REFUSÉ. Pourquoi ?...