Extrait du journal

personne ne pût la voir. Elle lui donnait de beaux habits, des pierres précieuses, elle l'entourait d'objets rares que les nains lui rapportaient, pensant que la jeune fille n'aurait plus rien à souhaiter. Mais Alba n'était pas heureuse; elle souffrait de son emprisonnement. La nuit, pendant que sa mère filait, elle restait en face du feu, et elle réfléchissait aux choses qu'elle ne pouvait pas comprendre; assez souvent, elle s'endormait sans pouvoir éclaircir ces choses trop difficiles pour son ignorance de la vie. Quelquefois, pendant le jour, quand sa mère était occupée, elle allait dans la chambre où étaient entassés les fils d'or, et en caressant les écheveaux filés, elle leur racontait sa douleur, pensant les consoler du malheur qu'ils vont causer. Un jour, elle dit à la vieille Koaja Dis-moi, mère, est-ce que les hommes sont tous pareils à toi et à moi? '? Pensent-ils aussi comme toi? '?...