Extrait du journal
plaisir, facile d'attaquer une institution qui est évidemment imparfaite, puis qu'elle est humaine, il .y aurait plus d'équité, et aussi de prévoyance, à exa miner d'abord si ses avantages, tout compte fait, ne surpassent point ses in convénients, si, pour une qu'elle tue, elle n'en sauve pas mille; auquel cas, il est clair que l'individu doit êtr-c sacrifié à l'ensemble du sexe, quelque amer que cela puisse lui paraître. On objectera aussi que réformer n'est pas détruire, au contraire, et qu'il est par trop absurde de prétendre qu'on ne peut pas toucher au mariage sans en arriver tout de suite aux extrêmes et tomber dans la solution barbare de l'union libre. J'ai pensé longtemps, pour ma part, qu'il n'y avait'en effet rien de plus simple, et qu'il fallait être dix fois « pompier » pour y apercevoir des impossibilités. Le doute m'est né en. lisant les écrivains étrangers, de nationalités diverses, qui ont étudié le problème. Plusieurs d'entre eux, et non les moindres, n'ont même pas eu la pensée qu'on pût réparer et rajeunir la vieille machine. Ils ont tenu pour dé montré qu'elle s'écroulerait de fond en comble dès qu'on y porterait la main, et ne sont préoccupés que de laremplacer par des arrangements qui protégeassent l'enfant, tout en donnant satisfaction.aux besoins d'indépendance et d'action qui se sont emparés du monde féminin. D'autres, parmi ces étrangers, sont arri vés aux mêmes conclusions à la longue, et comme poussés par la logique des choses, après avoir évidemment répugné à admettre ce qu'ils ont fini par ad mettre. J'exposerai dans un prochain article ce qu'ils proposent de substituer à ce qui existe. Je n'ai voulu pour aujourd'hui qu'attirer l'attention sur le travail qui s'accomplit, en France, dans les esprits et dans les mœurs, et dont chaque pro grès est marqué par un amoindrisse ment de l'idée du mariage. Personne ne contestera que cette idée ne sôit moins sérieuse, moins sainte, qu'il y a un demisiècle ; les curés de campagne pourraient en témoigner aussi bien que les échotiers de nos journaux mondains. Il s'agit de savoir si l'opinion publique, une fois qu'elle sera sur ses gardes, sanctionnera cet amoindrissement ; si nos législateurs le légaliseront, comme ne mettant pas en danger l'essentiel; ou si l'on adoptera, au contraire, pour le mariage, la çloctrine du bloc. A quelque avis que l'on s'arrête, il faut absolument que l'on procède désor mais en connaissance de causé. Veut-on, ou ne veut-on'pas, sauver ce qui reste à sauverdumariageromano-chrétien?Sion ne le veut pas, qu'on le dise. La femme est-elle décidée à abandonner, sa forte resse pour courir les aventures, à la conquête de libertés, très séduisantes sans doute, mais qui pourraient bien être trompeuses? Si elle est décidée, qu'elle le dise. Il est . temps, grand temps, que certains points . d'interrogation soient posés. Plus d'un lecteur, qui aura ri d'abord, comme d'un paradoxe, du titre de cet article, reconnaîtra, s'il consent à y réfléchir, qu'il serait effectivement à propos de regarder où nous allons, où va la famille. Il avouera ensuite, s'il est franc, qu'il y a réellement des lézardes dans le vénérable édifice des ancêtres. S'il est honnête homme, il ajoutera que cela le peine et l'inquiète. Arvède Barine...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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