Extrait du journal

Il n'y a rien à ajouter aux arguments que M. le président du Conseil a don nés hier en faveur de la thèse natio nale que nous n'avons jamais cessé de défendre ici, et que notre Directeur avait formulée dès le 28 octobre dernier. Ou les électeurs compren dront la sagesse des avertissements prodigués par l'homme qui connaît le mieux les données du pro blème européen, et les dangers de l'heure présente, ou ils suivront les mauvais bergers, les démagogues qui vont flatter dans le cœur des peuples les secrets principes de révolution qui s'y cachent, et, même dans ce cas, l'attitude nette et courageuse de M. Tardieu servirait puissamment la cause nationale. Les Français ont entendu trop de beaux dis cours J Mais, dans les dernières harangues de M." Tardieu, il y avait mieux que de l'éloquence, le spectacle d'un -homme qui a compris que l'art de conduire ses -semblables consiste à marcher sur la même route, mais en tête et à guider leur travail, en en prenant pour soi la plus grande part. - Dans l'hypothèse pessimiste où le ballottage de dimanche arracherait au parti national la majorité qui lui appartient encore, voilà donc l'opposition sûre de trouver un chef au Parlement, et il ne peut faire de doute pour personne qu'une minorité de meurée aussi nombreuse et dignement commandée, n'iinpose le respect de sa force à l'adversaire et ne le retienne sur la pente des dérèglements et des folies génératrices des calamités publiques. Et, comme une troupe ne se bat jamais si bien que lorsqu'elle est assurée de sa ligne de retraite, et qu'elle sait qu'au moment opportun une contre-at taque peut réparer les échecs possibles, nous avons la certitude que les positions des partis nationaux seront chaudement défendues. Elles doivent l'être avec d'autant plus de cou rage et de ténacité que ce ne sont pas seulement des Français d'une autre opinion qui livrent l'as saut. mais toutes les forces conjuguées de l'antiFrance ! C'est l'honneur de M. Coty d'avoir, après ses victorieuses campagnes contre le communisme, remonté à la source même de ces grands mouve ments révolutionnaires et de dénoncer sans répit, comme il le fait encore cè matin, « les financiers qui mènent le monde », et la grande conjuration de la révolution et de la finance internationale ! Comment, à la lumière de tout ce que nous ayons imprimé ici et dans l'Ami du Peuple, les Français ne seraient-ils point frappés, en considérant le ta bleau des désistements, de la façon dont se dé clenche, dans tout le pays, « ce mécanisme à frot tement serré, dont parlait le Temps hier, fonction nant avec une régularité mathématique, et donnant l'impression d'une sorte d'automatisme électo ral ?... » Les organismes maçonniques mis en mou vement sur un mot d'ordre venu de haut, prennent l'électeur dans leurs cadres rigides, et son opinion et sa volonté ne sont plus que vaines apparences ! Où sont les temps où, sous le règne des tyrans capétiens, chaque Français tissait en paix Je rêve de sa liberté individuelle ou familiale ? Un sursaut de révolte ne brisera-t-il pas les contraintes qui en chaînent si étroitement le prétendu peuple souve rain et faussent ses suffrages? Vivre libre ou mourir, chantaient les « grands ancêtres »... C'est sur ces paroles-là qu'il faut voter dimanche pour la France contre la Prusse, pour la conservation sociale contre le bolchevisme....