Extrait du journal

Jppjj Les journées qui viennent sont grandes et tragiques. Tandis que se précise la CS. suspecte figure -du Russe assassin, la Chambre de 1928 va se réveiller de son sommeil qu'on croyait le dernier, pour élire le successeur de la victime. A Versailles, mardi, l'As semblée Nationale semble devoir s'inspirer du mes sage qu'adresse au peuple français le président du Conseil. L'entente sur un nom se fera vite : « Nous n'allons pas nous battre autour d'un cercueil, » di sait, hier, à la Chambre, M. Dalimier, vice-prési dent de la Chambre, et aussi du parti radical. Et, ce sentiment était à peu près général. Au lendemain du Congrès, la nation, avec la mê me digpité* jmdra à Paul Doumer l'hommage su prême-que .sa vie exemplaire et sa mort ont mérité et que l'unanimité des citoyens lui accorde. Aujourd'hui, moins imposant en la forme, mais combien grave en ses conséquences, se déroule le dernier acte de la consultation législative. Nous in diquions hier les réflexions que le crime odieux de Gorguloff devait suggérer à quiconque vote en ce second tour. A la volonté de désordre, de trouble, de bouleversement du criminel ou de ceux qui l'inspirënt, il faut opposer notre volonté de sang-froid, de calme et de conservation. Défendons-nous, en ce jour, le bulletin à la main, et puis armés des lois, opposons à la violence, la légalité, relevons l'auto rité; et défendons la civilisation. Le mot d'ordre des révolutionnaires est : « battre la réaction ». Ne noiis laissons pas battre, mais acceptons d'un cœur léger ce nom de réactionnaires. La réaction, aujourd'hui, c'est la résistance à la politique de laisser faire et d'abandon au dedans comme au dehors, de relâchement, de nonchalance, et de capitulation devant la S. F. I. O. La réaction, c'est lé refus d'adopter cette « formule desséchée de Karl Marx » dont parlait le mois dernier un des grands chefs du radicalisme, M. Joseph Caillaux. Il en rappelait les résultats d'application dans les pays où les socialistes sont parvenus au pouvoir. « Incapables, disait-il, d'incorporer leurs doctrines dans les réalités, ils en ont introduit des coins, de-ci, de-là, dans les institutions, minant une forme so ciale, sans préparer l'avènement d'une autre. » La réaction, c'est l'hostilité complète à quiconque vote avec le communisme ou se désiste en sa faveur. La réaction, c'est le frein qu'il faut serrer dans cette course à l'abime. Nous ne fûmes sauvés « qu'après trente mois de vaines querelles et d'affolement » et de ce gouffre celui qui nous sauva disait que nul ne nous en tirerait une seconde fois. Ce que les cartellistes nomment réaction est au jourd'hui un effort si indispensable que des hommes comme M. Doumergue et M. Poincaré rompent le silence de la retraite pour faire appel aux Français, et pour leur recommander la prudence et cette union pour la patrie que Figaro et Y Ami du Peuple n'ont cessé de prêcher. A gauche, il est vrai, ces deux an ciens présidents de la République sont proclamés réactionnaires... comme nous-mêmes. Sont-ils seu lement républicains ? A qui en doute, leurs actes sont là qui en témoignent et les électeurs qui le sa vent les suivront. Ils voteront pour la France....