Extrait du journal

La prétendue. découverte, - qui aurait été récemment faite, au château d'Amboise, des restes de l'illustre peintre Léonard de Vinci, donne une sorte d'ac tualité à une autrë découverte du même genre, celle-ci moins récente, mais beau coup plus sûrement authentique et pour le moins aussi curieuse à tous les points de vue. Il s'agit du cercueil du cardinal de Retz qui avait été enterré à SaintDenis et qui, ayant seul échappé aux violations de 1793, a été retrouvé intact, lors des travaux de restauration de la vieille basilique, au lieu même où il avait été inhumé, en 1679. Depuis cette découverte, ce cercueil n'a jamais été ouvert, et il n'est pas sans intérêt d'appeler sur ce fait, non-seule ment l'attention publique, mais surtout celle des personnages compétents qui .pourraient ordonner l'ouverture de ce cercueil et la vérification des restes qu'il doit contenir. C'est le 24 août 1679 que Retz mourut presque subitement, après quelques jours seulement d'une maladie si imprévue et si rapide qu'elle donna lieu, eh son temps, aux plus étranges suppositions. Cette mort d'un aussi considérable et bruyant personnage causa à Paris une vive émo tion et donna certaines craintes à la cour. Il fut décidé que le convoi funèbre de l'ancien frondeur aurait lieu sur le champ, et pendant là nuit. Louis XIV aurait bien voulu que les dépouilles de Retz reposassent ailleurs que dans les cavaux de la royale église, où lui-même ■ devait venir trouver l'éternel sommeil : mais le cardinal était abbé com manda taire de Saint-Denis, et comme tel il avait droit à une sépulture spéciale dans les caveaux de l'église. Le surlendemain même de la mort, le 26 août, à onze heures du soir, un carrosse drapé, à huit chevaux caparaçonnés de deuil conduisit en grande hâte le corps du défunt, de l'hôtel de Lesdiguières à la basilique de Saint-Denis. Comme il était fort tard, on se borna à dire les dernières prières, et le cercueil fut aussitôt descendu dans le caveau « hors le chœur, proche la grille » de fer qui se ferme et près le grand » pilier de la croisée, vis-à-vis du tom» beau de François Ier (Gorbinelli, his toire de Vabbaye de Saint-Mihiel). Cette cérémonie précipitée et pour ainsi dire secrète, était en dehors de...