Extrait du journal
Le Salon de l'Automobile prend chaque année davantage l'aspect d'une grande fête parisienne, d'où l'automobile n'est certes pas exclue, mais dont beaucoup d'autres commerces profitent paral lèlement. Réveil brusque et charmant après la morte-saison ! Les illuminations des Champs-Ely sées sont comme le signe de ce réveil, comme le jour qui entre gaiement dans une chambre sitôt qu'on ouvre ses rideaux... Si l'on pouvait douter de l'attraction qu'exerce à ce moment précis de l'année la capitale sur les provinces, il suffirait de voyager une seule fois entre Toulouse, ou Bordeaux, ou Nice, et Paris, à cet instant où le Salon de l'Automobile vient de s'ouvrir. On peut affirmer qu'un tiers du train est rempli de garagistes, un autre tiers de clients pos sibles, acheteurs nouveaux ou possesseurs de voi tures à revendre, le dernier tiers seul étant formé de malheureux qui n'ont de contact avec l'auto mobile que quand elle les écrase. Toute cette foule se précipite à Paris en parlant de cylindres et de carburateurs ; mais elle ne pense pas seulement au Salon,, elle songe aussi à la salle à manger ; Paris, jusqu'au treize de ce mois, n'est qu'un immense réfectoire de mécaniciens, et il est curieux de voir les moindres restaurants de quar tier faire de la publicité dans les journaux d'auto mobile. Il n'est pas un commerce « connexe », comme disent les techniciens, qui n'en retire une abondante moisson de francs-papier, et nous n'ose rions dire où s'arrête exactement la connexité entre l'automobile et d'autres industries. "Voilà pourquoi il est: maladroit de tomber en panne, en ce moment, entre Montbéliard et Mimizan-lcs-Bains. Tous les garagistes de province sont partis pour la grande ville, afin de sonder, disentils, les mystères d'un frein hydraulique. C'est du moins ce qu'ils ont dit à leur épouse, qui dèmeure, telle Pénélope, assise près de la pompe à essence. — Huit jours sans ma femme ! m'a dit l'un d'eux. Telle est pour moi la formule du Salon... Celui-là seul disait la vérité. Et lorsqu'un autre m'a déclaré cette année : — Non. celte fois-ci, je reste chez moi. Et c'est ma femme qui ira à Paris !... Je l'ai regardé avec étonnement, et. je n'ai pas hésité h lui décerner la palme de la vertu. Hervé Lauwick...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
En savoir plus Données de classification - macdonald
- briand
- foucauld
- mac donald
- maniu
- inconnu
- molière
- stefan pop
- sant
- alembert
- paris
- france
- washington
- moscou
- angleterre
- londres
- bruxelles
- amiens
- louvain
- montbéliard
- kellogg
- assemblée nationale
- l'assemblée
- as
- con
- sénat
- la république
- régence
- académie française
- parti communiste