Extrait du journal
Un Parisien nous envoie le récit d'une découverte bien drôle qu'il a faite en Au vergne. Il arrive dans un petit village où l'on Srend je ne sais quelles eaux. L'hôtel es baigneurs est plein, et il est obligé de chercher un gîfé à l'auberge-ou des cendent les natifs de la contrée. Ce caravansérail s'appelle VHôtel de la ficelle, et voici pourquoi : Ces braves Auvergnats achètent eux-mêmes chaque matin le moreeau do viande qui doit servir à faire leur bouillon et le portent au maître de l'hôtel qui ne voulant pas employer autant de marmites que do morceaux de viande, fait avec tous les morceaux qui lui sont apportés, un seul bouillon que ses clients se partagent avec un soin parfait pour avoir chacun une égale quantité de bouillon ; mais comme chacun tient à son morceau de viande, il reçoit du maître d'hôtel deux numéros, il attache l'un au morceau de viande au moyen d'une ficelle et il conserve l'autre comme jus tification de sa propriété. Notre correspondant ne put pas se sous traire à l'usage commun. Il fut obligé d'aller acheter sa viande, et de prendre son numéro. Le soir, au moment du dîner, il va à la marmite, tire le numéro 11, et amène une superbe savate! Les bons Auvergnats, dont la viande cuisait dans la marmite, dans le même jus que la savate, riaient a se tordre les côtes de la farce qu'ils venaient de jouer au Parisien. ' Deux hommes se rencontrent sur le boulevard. Ce sont deux beaux de qua rante-cinq ans, qui luttent grâce à la re cherche de leur mise et au soin de toute leur personne. L'un est un peu obèse et laisse complaisamment flotter sur son abdomen une lourde chaine d'or. L'autre est svelte encore, mais ses cheveux sont plus noirs que nature. — Eh bien, dit le premier, tu ne vieil lis pas !... tu fais un usage judicieux des teintures bienfaisantes ! — Tu te maintiens toujours aussi, ré pond l'autre, vexé, en jouant avec la superbe chaîne qui s'étale sur le gilet de son ami; tu as le secret d'être toujours élégant : seulement tu as tort de sou ligner ton ventrè! Nouvelle manière de prendre les eaux : Il y a quelque temps, Dumas fils avait cru ressentir des douleurs au foie. Son médecin lui conseilla les eaux de Vichy. — Quel ennui, dit Dumas! m'en aller dans une auberge à Vichy quand j'ai sur la cote de Normandie, au Puys, un obalet où je me trouve si bien! Enfin, un beau soir il prend le train, arrive le matin à Vichy, passe sa journée à ingurgiter d'immenses verres d'eaux Euises à toutes les sources... — et se rem arque le soir même pour Puys, où il est de retour après vingt-quatre heures d'ab sence. -r-Eh bien, dit-il, avec conviction, le docteur avait raison, les eaux de Vichy m'ont fait beaucoup de bien 1...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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