Extrait du journal
Le relèvement de l'Allemagne Par le Général A. NIESSEL Nous avons eu la tristesse, depuis la fin de la guerre, de voir certains de nos anciens alliés travailler avec un véri table aveuglement, contre leurs propres intérêts autant que contre les nôtres, au relèvement de l'Allemagne. Aussi sommes-nous heureux d'avoir à signa ler dans un journal anglais, le Daily Express, un cri d'inquiétude répondant à notre propre manière de voir. « Il n'y a plus rien à redouter, dit-il, des arsenaux ni dès fabriques d'arme ment de la Prusse. Maintenant c'est de ses cheminées d'usine, de son outillage, industriel moderne et de sa situation financière potentielle que nous vient la menace. Quand ils eurent perdu la guerre, les Allemands se sont juré qu'ils gagneraient la paix. Certains indices significatifs montrent que leur serment sera tenu. Les souffrances du peuple allemand sont encore aiguës, mais la politique nationale allemande ne se laisse jamais détourner de son but. L'Allemagne s'est débarrassée de sa dette intérieure en détruisant le mark, et par là elle a pratiquement fait dis paraître sa classe moyenne. » " On peut ajouter que l'Allemagne a réalisé par la même occasion une des plus énormes escroqueries qui aient jamais été commises. Elle a en effet acheté pendant la période d'après guerre pour des milliards de marks — on ne saura jamais combien — de va leurs étrangères les vendeurs de cellesci, qui avaient cru au relèvement de bonne foi de la monnaie allemande, ont été totalement dépouillés par la ban queroute frauduleuse et totale qu'a constituée l'avilissement du mark. Depuis," ajoute le Daïy Express, l'Ai-, lemagne n'a fait face au paiement des réparations qu'en empruntant à ses vainqueurs. « Finalement elle s'est com plètement débarrassée des réparations grâce au succès triomphal de M. Macdonald à Genève. » Tout ce que dit sur ces divers sùjets ■le journal anglais est parfaitement exact, sauf ce qui a trait aux fabriques d'armement et aux arsenaux de la Prusse. Le réarmement camouflé de l'Allemagne a commencé dès le lende main de la paix, et les fabriques d'ar més, en violation du traité de Versail les, ont toujours fait de la contrebande* Le résultat de cette politique sans scrupules, fait remarquer le Daily Ex press, est que les obligations alleman des ne cessent de prendre de la valeur. En 1932, l'Allemagne a racheté pour 35 millions de livres sterling de ses det tes étrangères à long terme, remboursé environ 30 0/0 des crédits anglais à court terme, et a même commencé à rembourser une partie des emprunts dont les Américains ont inondé l'Allemagne ail lendemain de la guerre. Aussi prie-t-il instamment ses lecteurs de Grande-Bretagne d'envisager la situa tion d'un point de vue réaliste. « La Grande-Bretagne, dit-il, imposée à l'ex trême limite, supportant une énorme dette nationale, faisant remise de leurs dettes à ses débiteurs, mais payant son créancier, ne pourra pas soutenir la concurrence d'une Allemagne allégée de ses dettes intérieures, légèrement imposée, délivrée des réparations et pourvue d'un outillage industriel ré-' tnarquable. Dans une concurrence ou verte et loyale, les industriels et les ou vriers britanniques sont encore capa bles d'affronter et de battre leurs ri vaux sur les marchés du monde. Ils ne pourront le faire toutefois s'ils doivent lutter contre la stupidité et la senti mentalité de leurs dirigeants politiques qui libèrent l'étranger de ses charges au titre des dettes de guerre et ies en tassent sur le dos de la Grande-Bre tagne. » Nous aimons mieux trouver sous la plume d'un journaliste britannique le jugement amer que nous venons de ci ter, que d'avoir à le formuler nousmêmes. Mais s'il est vrai que l'Angle terre est imposée à l'extrême limite et supporte une énorme dette nationale, que dirons-nous de la situation fiscale et financière du contribuable français et de la France écrasés, eux aussi et à un degré autrement élevé que la Grande-Bretagne par les conséquences des dépenses de guerre et les prêts à nos alliés, auxquels est venu se joindre le paiement des réparations et de la remise en état de nos régions libérées que la carence voulue et obstinée de l'Allemagne a laissés à notre charge. Si l'Angleterre paie son créancier — sons enthousiasme à ce qu'il semble —...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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