Extrait du journal
huissiers, les dettes criardes. Or, je me trouve à'bout d'expédients. Voulez-vous me tirer d'embarras? Vous me sauverez plus que la vie, et ma reconnaissance sera éternelle. — Vous ai-je réellement parlé ce langage? — Mot pour mot. — En ce cas; je suis plus bête que je ne l'aurais cru. — Vous vous souciez bien de la reconnais sance d'autrui. — Je me souciais fort peu de la vôtre, en effet. Aussi lis-je la sourde oreille. J'élevai même quelques doutes sur la véracité du ré cit. Ce fût alors que, pour me convaincre, vous commîtes une... bomment dirai-je? une légère turpitude... — Monsieur Brossac! — Permettez, ceci est de l'histoire. Vous me donnâtes à lire quatre lettres, signées : « Marie, duchesse de Santelda. » Ces lettres étaient empreintes d'une passion ardente. On vous y tutoyait; on s'y tordait à vos pieds; on y invoquait à grands cris, le jour mille fois heureux où l'on pourrait s'envoler avec vous dans quelque villa d'Italie, sur les bords par fumés du lac de Côme. — Passons... — Bref, je fus ébranlé. Je vous connaissais pour un homme adroit, tenace, plein de res sources ; je compris qu'un joli garçpn comme vous peut tout obtenir d'une femme riche et affolée d'amour... Et, ma foi,1 en retour de ces lettres que je gardai par devers moi. j'eus la faiblesse de vous prêter vingt mille francs... — Pardon, dix mille. — Allez-vous < contester le chiffre de votre dette ? w—Je rétablis le chiffre de la somme prêfëe. Vous m'avez avancé dix mille francs es pèces, — moyennant quoi je vous ai signé une lettre de change de vingt mille francs, à six semaines de date. Encore un placement avantageux, n'est-ce pas? — Ali! pardfeu, pour ce qu'il vous en coûte, vous m'eussiez aussi bien signé une obligation de cent mille livres... En atten dant, moi, je suis floué. Lagardiole s'arrêta ét regarda Brossac fixe ment. — Vous dites?... prononça-t-il avec hau teur. " , -a- Je dis... Eh bien ! je dis que, ce matin même, j'ai eu occasion de voir l'écriture de...
À propos
En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.
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