PRÉCÉDENT

Le Figaro, 25 octobre 1882

SUIVANT

URL invalide

Le Figaro
25 octobre 1882


Extrait du journal

LA POLITIQUE Les fluctuations des feuilles républi caines à propos des événements de Mont ceau-les-Mines et des attentats de Lyon sont assez curieuses. D'abord et d'un commun accord, on avait découvert que cette explosion dé magogique ne se serait jamais produite si le M. Léonce Chagot ne fût pas allé à lamesse. Le gouvernement étant — si peu vraisemblable que cela paraisse — moins bêteque les journaux qui le défendent, à pensé que le mouvement pouvait avoir d'autres.causes et il a ébauché un sem blant de résistance. Immédiatement les officieux sont de venus fiers et ont applaudi le ministère d'hommes forts qui nous dirige, d'avoir laissé les doctrines se produire en toute liberté; mais de les avoir arrêtées quand elles ont voulu entrer dans la période d'action. L'idée est assez cocasse, car enfin l'idée de faire sauter les propriétés et les propriétaires, d'attribuer l'outil à l'ou vrier, le sol au cultivateur, le produit intégral de son travail au manouvrier n'est pas née spontanément chez les pauvres diables dont une presse crimi nelle et une propagande furibonde ont exploité les misères et les ignorances. Les coupables ne sont pas seulement les acteurs des scènes sauvages qui nous épouvantent, mais les gredins qui, pour faire monter la vente de leurs journaux, prêchent chaque jour l'assassinat, le pillage, la vengeance. On en est arrivé à ce point que, dans l'Intransigeant, M. de Rochefort a l'air d'un modéré.' Nous comprenons qu'avec la législa tion actuelle de la presse, il ait été im possible de réprimer les extravagances de l'anarchisine et du collectivisme : nous admettons même que des poursui-. tes isolées n'auraient produit aucun effet : ce qui est inquiétant, c'est l'état social et moral d'une nation où se produisent ces appels sans relâche au meurtre et à la destruction. Rien n'est plus étranger aux mœurs de la vraie liberté, et si la République doit périr, ce sera précisément par les excès de cette liberté fausse qui déshonore une cause pour laquelle ont combattu et souffert tant de nobles esprits et de cœurs vrai ment courageux. — F. M....

À propos

En 1854, quatorze ans après la disparition du petit journal subversif du temps de Charles X, Hippolyte de Villemessant relance Le Figaro. Paraissant d’abord sous la forme d’une petite feuille de chou littéraire, Le Figaro absorbe L’Événement en 1866 pour devenir, sans transition, le grand quotidien conservateur que l’on connaît. Dès les années 1880, il abandonne la cause du monarchisme pour adhérer aux principes républicains.

En savoir plus
Données de classification
  • bonnot
  • gérôme
  • félix pyat
  • boulanger
  • blanqui
  • maunoir
  • ferdinand delesseps
  • lesseps
  • brazza
  • mosa
  • paris
  • lyon
  • france
  • montceau-les-mines
  • canada
  • angleterre
  • cham
  • hanovre
  • allemagne
  • belgique
  • la république
  • ecole centrale des arts et manufactures
  • institut de france
  • drouot
  • société des gens de lettres
  • ecole centrale
  • sorbonne
  • sénat
  • seine
  • parti républicain