Extrait du journal

Je ne lui en présentai pas moins ma requête -, mais le failli gars me répondit par un malhonnête éclat de rire, m'invitantà m'adresser k saint Martin, lequel, disait-il, passait pour donner assez facilement là moitié de son manteau : dès lors peut-être consentirait-il à prêter une robe de chambre entière. ' V Mal satisfait de la raillerie, j'insistai vivement, car l'opiniâtreté des Bretons est proverbiale. Par malheur, je ne pris point garde auPenbas que j'avais apporté ■&Aioa9k£aiiiptteie^ mes gestes, auxquels ce malencontreux bâton donnait une apparence comminatoire, ouvrit ^la pôrte, enfila l'escalier et disparut, emportant avec lui cette endiablée robe de chambre, objet de ma convoitise. On n'a point eu de ses nouvelles depuis; mais je pense bien qu'on le retrouvera dimanche matin au bas de VIndépendance belge, plus satisfait que repentant de son égoïsme. Tout humilié de cet échec, je me rendis chez Suzanne pour y chercher la seconde partie de ma commande; niais, je vous Je confie h regret, lorsque je lui eus dit que je venais pour lui emprunter quelques traits d'esprit et deux ou trois mots pleins de finesse pour mon Cour rier : — D'où sort cet imbécile? s'est écriée la soubrette im pertinente; tu veux de mon esprit pour toi tout seul ! je n'en ai pas de reste à t'offrir : celui du jour, je le donne à tous venants, à mes amis, k mes ennemis ; celui du...