Extrait du journal

contenteut que de la perfection, et la perfection n'existe pas plus sur mer que sur terre; des ou vriers de l'arsenal de Brest, chargés d'achever certaines installations, et qui auraient eu beau coup de mérite à travailler avec zèle, car tantôt le roulis les gênait et tantôt la contemplation de la mer bleue était trop séduisante; le peintre de marine André Nivard, auteur d'un beau panneau qui décore la salle à manger du commandant, et qui a trouvé l'occasion de nombreux croquis dont il fera d'excellents tableaux ; enfin, un groupe d'aviateurs militaires dont ce voyage ouvrira les yeux sur certaines réalités maritimes qui ont en aéronautique des correspondances ou des applica tions indispensables à connaître. A tous, le séjour à bord devait apprendre quelque chose, et il n'est même pas mauvais que nous ayons rencontré, au large du cap Finistère, un vent violent et une houle 1res creuse, ne fût-ce que pour nous montrer l'ex cellente tenue à la mer de ces croiseurs dont la vitesse et les qualités nautiques ont été poussées au plus haut point. Leur valeur militaire, certes, est discutable, et bien que le Suffren et le Colbert représentent, au point de vue de la protection, un progrès très no table par rapport au Duquesne, il est permis de penser qu'on n'a pas assez développé leur faculté d' « encaisser » des coups. Mais ce défaut leur est commun avec tous les croiseurs de même ton nage qu'a fait naître dans les autres pays le traité de Washington; et, d'autre part, la meilleure ma nière d'éviter les obus de l'ennemi consiste à le toucher le premier : aussi n'a-t-on rien négligé pour assurer, dès les premiers instants d'un com bat, le déclenchement efficace de toute la force offensive du navire, centralisée dans les mains du commandant et de l'officier directeur de tir. De là, du souci de réunir tous les perfectionne ments techniques sur des bâtiments peu nombreux et de la formidable puissance donnée à l'appareil moteur, résulte une complication extrême qui rend de plus en plus délicate la tâche du personnel. A de pareils navires, il faut des officiers, des sousofficiers et même des marins parfaitement prépa rés à leur rôle, car en plus d'un cas, c'est d'un simple matelot isolé devant un appareil que dé pendra l'utilisation militaire ou la sécurité du croiseur. Le renouvellement de notre matériel na val se poursuit d'une manière régulière et, en...