Extrait du journal

cesses se costumaient en bergères, aux temps où les chevaliers se laissaient choir à leurs genoux sur l’herbe humide, sous les cieux bleus à la Watteau! Et les fleurs elles-mêmes jouent leur rôle dans cette grande partition sensitive et passionnelle de l’amour. Ne sont-elles point, ces fleurs modernes, le complément indis pensable des femmes, leurs sœurs! Et je dis, à dessein, ces « fleurs modernes », car notre siècle a réalisé ce redoutable et trou blant problème de corriger la nature. On fabrique des roses naturelles, si je puis m’exprimer ainsi, et c’est encore pour en parer nos amies, pour les faire plus belles, pour qu’elles excitent davantage encore notre passion, pour qu’elles appellent plus impérieusement notre désirl O amants, mes frères, ne vous est-il jamais arrivé d’aimer des roses, de les chérir non pas seulement du regard, mais du cœur, mais des sens! Ne dites pas non! Eh bien! c’est tout cela qui pimente notre amour d’aujourd’hui. D’autres choses agrémenteront celui de demain. Mais ne médisons point de ce que les vilains dénomment notre décadence amou reuse. On ne déchoit jamais quand on aime, et l’amour est éternel....