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Le Français, 5 novembre 1870

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Le Français
5 novembre 1870


Extrait du journal

ouvertement ou d’une façon dissimulée les complices ou les complaisants de Jacobins, des vaincus du 3 novembre Il suffit de se rappeler le ton du Bulle tin officiel de la municipalité et de le comparer avec celui du Journal officiel, il suffit d’opposer le langage des maires à celui des membres du gouvernement, pour comprendre que c’étaient deux par tis et même deux vocabulaires diffé rents. Dans la journée du 31 octobre, beau coup de maires ont, d’ailleurs, trempé dans le mouvement insurrectionnel et ont ainsi clairement dévoilé leurs doc trines et leurs passions. Voilà l’anomalie qu’il faut faire cesser. Ajoutons que la plupart de ces maires ou adjoints étaient des personnages mé diocres, obscurs, sans aucune autorité morale, et qui n avaient eu d’autres rai sons d’être nommés que la camaraderie ou l’audace de leur propre ambition. Leur incapacité s’est clairement révélée par la manière dont presque tous ont administré les intérêts matériels de leur arrondissement, notamment dans les questions de boucherie et de subsis tances. : Nous espérons donc que le vote de demain fera disparaître la plus grande partie de ces municipalités, et qu'il fera arriver à leur place des hommes intelli gents, honnêtes, considérables, vrai ment libéraux et décidés à soutenir le Gouvernement de la défense nationale. Quant au choix de ces hommes, c’est aux électeurs de chaque arrondissement le faire. Tout ce que nous pouvons conseiller à nos amis, c’est de faire preuve d’esprit politique, de savoir mettre parfois de côté leurs préférences personnelles pour ne pas disperser inu tilement leurs voix, et pour les reporter au contraire sur les hommes qui, tout en ne partageant pas complètement toutes leurs opinions, leur donnent ce pendant des garanties sur les points es sentiels. — Dans un scrutin de liste et dans un vote aussi rapide, il faut, pour réussir, beaucoup de discipline, d'union et de conciliation. Complétons donc demain et précisons la victoire d’hier. Les électeurs de demain Le décret du 1er novembre porte : Art. 4. — « Il sera procédé, le same di 5 novembre, à l’élection d’un maire et de trois adjoints pour chacun des arrondissements municipaux de la ville de Paris. Les électeurs inscrits sur les listes électorales à Paris, pren dront seuls part à ce vote. Ainsi ne doivent pas eire admis de main au scrutin les citoyens qui ont reçu hier ou qui pourraient recevoir, soit aujourd’hui, soit demain, dans les mairies, des cartes improvisées d’élec teurs. Pas d’erreurs ! pas de fraudes ! Nous supplions le ministre de l'inté rieur de rappeler cette règle par une instruction publique, affichée à la porte des sections électorales....

À propos

Lancé en 1868, Le Français était un quotidien à la fois catholique et libéral. Tirant à seulement 4 000 exemplaires, son lectorat est toutefois toujours resté très limité. Absorbé par Le Moniteur universel en 1887, le directeur du Français publie néanmoins quelques numéros en indépendant jusqu'en 1898, afin de conserver la propriété du titre.

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