Extrait du journal
prendre qu’en pleine paix, des hommes qui ne sont plus officiellement nos enne mis se conduisent ainsi. Reims en souff re cruellement. L’autre jour, c'a été le maire que le commandant déplacé a contraint de le suivre à pied, entre deux gendarmes à cheval, pour une visite de logements, vi site qui était dans les f ttributions du souspréfet, représentant actuel du gouverne ment envers les Prussiens, et non dans celles du maire. Avant-hier, au théâtre, comme les Rémois ont le bon goût de s’abstenir d’y aller pour éviter le voisinage de nos hôtes", faute d’un nombre suffisant de spectateurs, on a rendu l’argent. Murmures des Prus siens; paroles vives de quelques hommes ; menaces et rixes dans la rue des Loges ; des Rémois y furent tués, d’autres blessés, une douzaine contusionnés, puis les Prus siens se mirent à courir sus aux femmes coups de plat de sabre. Enfin, aujourd’hui, nous avons vu des '.dats, trouvant la porte close (ils logent chez l’habitant), près de la place Royale, à quatre heures après midi, se' faire la courte échelle, briser tous les carreaux d’une fenêtre ; n’ayant pu l’ouvrir, ils s’en prirent à la porte.Quelques habitants s’as semblent; survient un officier auquel ils s’adressent très-poliment ; l’officier ré pond par 1 ordre brutal d’enfoncer la porte; heureusement elle était trop solide. Voilà le fait scrupuleusement exact que j’ai vu de mes yeux. Il va certaine ment y avoir des représailles regrettables des Rémois. La population est trèssurexcitée. A qui la faute ? A Strasbourg, les Prussiens ne perdent pas de temps. Il y a une quinzaine de jours environ, M. de Moltke allait visiter avec soin la malheureuse cité alsacienne. Il parcourait tous les environs, en étudiant attentivement les points qui, fortifiés en prévision d’une attaque vigoureuse, et en tenant compte des progrès de l’artillerie, pourraient concourir à la défense de là ville. ‘Nous croyons savoir que le plan des travaux est, aujourd’hui, définitive ment arrêté ; il ne tardera sans doute pas x recevoir un commencement d'exécution. En attendant, les Prussiens ont enjoint aux propriétaires des immeubles détruits par le bombardement d’avoir à les relever immédiatement. Ils les rembourseront in tégralement des pertes qu’ils ont subies. Une partie de cette somme leur a même été avancée pour leur permettre de com mencer de suite les travaux nécessaires. Le reste ne leur sera remis qu’après le complet achèvement des réparations qu’ils doivent faire à leurs propriétés....
À propos
Lancé en 1868, Le Français était un quotidien à la fois catholique et libéral. Tirant à seulement 4 000 exemplaires, son lectorat est toutefois toujours resté très limité. Absorbé par Le Moniteur universel en 1887, le directeur du Français publie néanmoins quelques numéros en indépendant jusqu'en 1898, afin de conserver la propriété du titre.
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