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Le Français, 7 juillet 1871

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Le Français
7 juillet 1871


Extrait du journal

L’opinion continue à se préoccuper pres que, exclusivement des dernières élections. Nous montrions hier quelles étaient les appréciations des journaux de Paris. Nous citons aujourd’hui celles des journaux de province. Ces feuilles sont peut-être les plus utiles à consulter pour connaître l’état de l’opinion. Signalons entre toutes l’appréciation de ïUnion de l'Ouest, l’un des organes les plus importants de l’opinion légitimiste libérale en province, dont le rédacteur en chef, >1. de Cumont, est un des membres influents de la droite de la Chambre. Nous voulons croire que l’article si large, si élevé, de Y Union de l’Ouest re produit les idées d’une partie considérable des députés royalistes. Ce serait de leur par! la preuve d’un grand esprit politique et d'un patriotisme éclairé. Aussi nous permettons-nous de recommander aux au tres journaux légitimistes de province ou de Paris la lecture de Y Union de. l’Ouest. lis comprendront peut être que ce langage est plus digne, plus habile, plus profitable à la chose publique, que les récriminations amères,les ardeurs militantes ou les décou ragements sans espoir. Devant l'attitude de la Chambre, le gou vernement a été obligé de réduire de moitié le cautionnement d’abord proposé La mesu re est ainsi plus supportable. Nous n’avons, on le sait, que peu d’illusions sur l’effica cité du cautionnement; mais entin c'était surtout la question de chiffre qui impor tait. 11 fallait que par ce chiffre on vit au moins clairement qu’il s’agissait seulement d’assurer le payement des amendes et non d’entraver le droit d’écrire. La réduction consentie par le gouvernement semble une satisfaction, au moins partielle, donnée à cette préoccupation. Cependant, qui ne voit combien il y a, au fond, peu de sincérité dans cette législa tion du cautionnement ? On dit et on ré pète que celui-ci n’est établi que pour as surer le paiement des amendes, et cepen dant on fixe pour les journaux de province un chiffre qui est de moitié ou du quart de celui des journaux de Paris,et qui même, u'apiès un amendement renvoyé à lacom- j mission,peut descendre jusqu’au huitième. 1 Nous sommes ravis sans doute que la presse provinciale, dont nous estimons si haut les services et l’utilité, soit dégrevée le plus possible. Mais qui ne voit quel démenti on se donne ainsi? Est-ce que le chiffre des amendes encourues est différent pour les journaux de province et pour ceux de Paris? Et si un cautionnement de 1,800 francs suffit pour assurer la répression à Orléans, comment faut-il 24,000 francs à Paris? Cette distinction, équitable, néces saire, entre les journaux de Paris et ceux de province, prouve que, quoi qu’on e» j dise, le cautionnement est une façon d’empêcher la fondation trop facile des jour naux. Pauvre législation que celle dont on n’ose pas avouer hautement le principe ! La Chambre elle-même semble avoir le sentiment qa’alle fait œuvre médiocre en remettant* aux mains du gouvernement vetle vieille arme impuissante, jusqu’au jour où quelque pouvoir nouveau, dési reux de popularité, viendra se donner le facile plaisir de la détruire une lois de plus. Elle ne veut pas, sans doute, refuser au gouvernement une arme que celui-ci lui dit être utile au maintien de la paix publique mais son attitude, ses votes mon trent bien qu’elle aurait été soulagée et satisfaite si le gouvernement avait renoncé à donner suite au projet déposé par M. Picard. Aussi avons-nous hâte de voir la Chambre en finir avec cette loi. Nous trouvons à son ordre du jour, à la suite de cette loi, la seconde lecture sur la loi relative aux conseils généraux. Voilà vraiment l'œuvre utile, l’œuvre honorable pour la Chambre. C’est là où elle crée, là où elle réforme. C'est par là qu’elle peut se grandir devant le pays et devant Vhis toire. Finissons-en donc vite avec le cau tionnement et reparlons décentralisation....

À propos

Lancé en 1868, Le Français était un quotidien à la fois catholique et libéral. Tirant à seulement 4 000 exemplaires, son lectorat est toutefois toujours resté très limité. Absorbé par Le Moniteur universel en 1887, le directeur du Français publie néanmoins quelques numéros en indépendant jusqu'en 1898, afin de conserver la propriété du titre.

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