Extrait du journal

Nous recevons d’un autre de nos collabora teurs les lettres suivantes : Mardi soir. Mon cher directeur, Je suis prisonnier dans Paris. Entrer est si facile que je me suis jeté dans la souricière sans aucune arrière-pensée. Pourtant j’avais des pressentiments. En passant devant la mairie de Saint-Cloud, j’ai prié le secrétaire de vouloir bien timbrer mon laissezpasser, ce qu’il fit le plus gracieusement du monde. A la porte de Passy, je crus bien faire de prier le commandant du poste de constater, sur le même papier, que venant de Versailles, je n’entrais qu’a vec l’intention de voir et de sortir au plus tôt. Je me crus paré contre tout désagrément. C’était une erreur. Quand je voulus sortir, on me signifia le plus poliment possible que personne ne sortait de Paris, sans une permission spéciale de l’état-major général. Il me fallut retourner au Trocadéro. Là, je perdis dix minutes à solliciter le visa du général...