Extrait du journal

ce maître terrifiant ne put dominer per sonne. D'où sourdait donc la séduction maté rielle de ce personnage •-Surhumain ••dtuïïfj-laideùr '? On dit q'tie i'e charme do sa voix était irrésistible ; mais nous ne l'entendons plus, cl il nous sédirit encore. Qu'est-ce donc que séduire ? C'est, par une incantation, surtout involontaire, nous toucher do rayons mystérieux qui caressent les oreilles ou les yeux, fassent frissonner la fleur de la peau ou s'en aillent jus qu'au cœur ; et c'est, parfois pour notre bien et plus souvent pour notre mal, nous détourner du chemin que nous avions choisi de suivre. N'est-ce. point dans "une telle crainte de Mirabeau que le Roi trop longtemps refusa de le voir ? Il est une pierre de louche pour con naître de la séduction des grands hom mes : leurs gestes, leurs actes nous émeuvent. Nous sommes sensibilisés par eux dès en les approchant ; et, quand leur fortune s'emporte.ou que leur destinée vacille, il. nous monte aux yeux des larmes. Rien de pareil pour un Richelieu ou pour un Robespierre : c'est à froid que, ceux-là, nous les admirons ou nous les honnissons. Mais un Mirabeau, mais un Napoléon détrui sent en nous la liberté de les juger par le rayonnement dont ils nous captivent. De la faiblesse d'une femme éu qui sa grâce est la plus forte à la puissance de ces Titans, c'est toujours le même jeu qui nous trouble et nous attire, et la raison à ce jeu-là n'a rien à gagner. Etienne Bricon....