Extrait du journal

Liebermann est évidemment le plus grand peintre de l'Allem.agne impériale Et, comme cette louange pourrait en sa .modestie paraître insuffisante à marquer sa dignité, disons qu'il est un excellent peintre. Moins important sans doute qu'un Besnard ou qu'un Forain si vous voulez, de la valeur d'un Simon ou d'un RaffaëlIi enfin, c'est un très iboh peintre. Venu à Paris après l'autre guerre, il y vécut des années et s'y donna une éducation française. Il s'y éprit de Millet il s'y éprit de Manet, auquel, malgré lui, les critiques d'outreRhin s'efforcent de l'égaler. Il fut alors le premier artiste allemand récompensé par la Société des Artistes français. De l'âge même de notre Roll, et nés l'un .et l'autre d'industriels fortunés qui ne voulaient pas que leur fils se mît dans la peinture, il s'était mêlé à cette génération effervescente pour qui se découvraient les joies de l'atmosphère. Puis il s'en alla vers la Hollande, où il fut touché par Israël, goûta de Venise et revint à Berlin voici quarante ou cinguante ans....