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Le Gaulois, 4 juin 1908

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Le Gaulois
4 juin 1908


Extrait du journal

En raison des fêtes de la Pentecôte, lès petites annonces da mardi seront reçues le mardi 9 juin et paraîtront l& mercredi 10 Il ne fut pas seulement l'homme des charges épiques et des prodigalités de bravoure le demi-dieu équestre, le q entraînait à sa suite, à travers la fumée des champs de bataille, les escadrons rutilants et les envoyées de cavalerie. Dans son Etat de Naples, au bord des mers étincelantes et bleues, il prit au sérieux sa fonction de roi. Dans les salles closes où filtrait la lumière des journées ardentes, ,on le vit travailler fiévreusement avec ses ministres et tenir son conseil d'Etat. Il gouverna, légiféra, organisa. Il voulut sincèrement qu'on fût heureux autour de lui. Roi d'un peuple attardé, il essaya de le pousser dans la voie du progrès. Naples lui dut des établissements utiles, des institutions novatrices. Ce guerroyeur sut s'entourer de trésors d'art. C'es lui et pas un autre qui donna l'impulsion aux fouilles de Pompéï. Dans un pays d'indolence, son nom est resté synonyme a activité et de mouvement. Il fut sans peur et ne fut pas sans reproche. Sa politique eut des soubresauts, des écarts et >-• des défaillances funestes. Il nerdit sa couronne après avoir enfreint son devoir pour la sauver. Il perdit la vie dans une équipée qui fut un retour de l'île d'Elbe manqué. Dn le fusilla comme .rebelle, comme usurpateur à main armée. Plus tard, la légende issue de ses hauts faits et de ses ambitions même l'a en quelque sorte légitimé. Son souvenir s'est gravé dans l'imagination des peuples qu'il avait voulu remuer et vivifier. Les Italiens d'aujourd'hui reconnaissent volontiers en lui un précurseur de leur relèvement, un artisan de l'unité future, celui qui eût pu devenir le monarque national, Son éphémère titre de roi s'est idéntifié .avec son nom de Français et de soldat. Pour les générations présentes;, il est devenu et reste « le .roi Murât...

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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