Extrait du journal

Le déclenchement inopportun et l'échec sariglant de l'offensive autrichienne semble avoir apporté quelque perturbation dans les plans de l'état-major germanique sur notre propre front. La nouvelle poussée, que l'on sentait imminente et formidable, voit son déclenchement reculé de jour en iour, laissant ainsi aux alliés le temps de disposer judicieusement de leurs réserves, de consolider leurs positions, d'accroître, avec le concours si splendide des Etats-Unis, leurs ressources en hommes et en matériel. Les dernières batailles ont fourni aux x liélligérants une riche moisson d'expériences dont, de notre côté, nous aurons fait sûrement notre profit. S'il a été une fois de plus démontré qu'une troupe ne manœuvre pas ou manœuvre mal sous le feu, il a été également prouvé, par les' échecs coûteux de l'ennemi devant le fort de la Pompelle et devant Reims, la valeur de la défense énergique dès la première position. D'ailleurs, la longue résistance de l'armée française devant Verdun l'avait déjà amplement démontré. Le recul élastique imaginé par les Allemands pour expliquer la progression des alliés dans leurs offensives de l'année dernière n'est pas légitimé par la résistance désespérée que l'ennemi opposait, par exemple, sur l'Aisne, en dans ses premières lignes....