Extrait du journal

Province Un drame dans une ménagerie. EN FORÊT Une fois encore je me retrouve dans cette Foce de Vizzavona, qui est la glorieuse station d'été de notre Corse. Dans te parc où j'écris, sous des hêtres impénétrables, un calme profond s'étend, plein de paresse ~t de mélancolie. Sur tous ces hêtres, comme sur une glace de restaurant, des passants ont écrit leurs noms ou leurs initiales. Je vois devant moi, se détachant en belles capitales sur l'écorce, ce simple nom Livrelli. C'est celui du brave petit capitaine qui s'en fut mourir au Tonkin et qui, l'année d'avant, se reposant sous ces grands arbres, avait profondé ment gravé son nom sur l'un d'eux, comme sur une tombe. Au dessous, à côté, plus loin, sont des initiales entrelacées, des cœurs percés de Ûëcbes, des mains qui se croisent, toute l'imagerie de l'amour, sans cesse renouvelée et qu'il eût mieux valu transcrire sur les feuilles de l'arbre, puisque le moindre souffle les emporte et que chaque saison les voit se faner et mourir t...