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Le Gaulois, 14 février 1920

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Le Gaulois
14 février 1920


Extrait du journal

La vie tout entière court sur les fils. Rires et larmes. Dans un dédale d'affaires, de .babioles et d'amours, ce sont échanges de serments et d'infidélités, combinaisons de politiciens qui pèsent leurs intérêts quotidiens, assurances de marchands qu'à chaque prix qui monte ils .y perdent davantage, conversations de coquins et d'imbéciles empressés à se joindre. Innombrables, les nouvelles s'agitent, vraies ou fausses, celles-ci plus brillantes et plus pressées. On chuchote, on murmure, on attend. Les uns s'y donnent rendez-vous pour le mal, les autres y cherchent l'heure de faire le bien. Des femmes sourient, ardentes ou nonchalentes. Rochette s'y croise avec saint Vincent de Paul, et Napoléon, n'en doutons plus, avec M. de Talleyrand. Tout s'y entend, et tout s'y écoute. Parfois, c'est une scène de Roxane avec Bajazet ou bien c'est un conseil jeté par un inconnu à un autre « Achetez du 33 0/0 carthaginois. Et vite on passe l'ordre à son banquier d'en acheter aussi. Comment donc tournerait la terre, si on ne la poussait pas ?...

À propos

Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.

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