Extrait du journal

Les deux généraux l'ont conçue d'une manière toute différente. Le 10 septembre, à l'armée sud, rouge, armée de Gascogne, les quatre divisions sont en ligne, accolées, sur le front Toulouse-Muret et, chaque division a poussé très avant sur sa route de marche propre une avant-garde particulière fortement constituée ,par un régiment d'infanterie, un groupe d'artillerie et un régiment de cavalerie. Les avantgardes tiennent la ligne de la Save pour couvrir le rassemblement de l'armée. La 6° division de cavalerie est à l'Isle-Jourdain, sur la Save. Au contraire, dans l'armée bleue du nord, armée d'Aquitaine, le général Pau a organisé sa concentration en carré, les deux corps acco•lés, ayant chacun ses divisions en profondeur. En outre il a voulu opérer cette concentration à l'abri d'une couverture. La division coloniale, débarquée à Agen et à l'est d'Agen, se trouvait ainsi en avant de son armée, en posture de couverture. Elle a été chargée, avec la brigade provisoire de cavalerie, de couvrir la concentration bleue. Pour cela elle a été portée vers le sud, son centre de gravité à Miradoux, la brigade de cavalerie en avant sur l'Arrats à Saint-Clar. La comparaison des épures de la concentration des deux parties est intéressante à étudier Au sud, un front déjà couvert de divisions accolées, chacune avec son avant-garde au nord, un bloc carré de quatre divisions qui se sont concentrées à l'abri d'une couverture. Mais maintenant que la concentration est faite et la mission terminée qui a été donnée à la division coloniale, celle-ci n'a plus de rôle à jouer en avant-garde générale et doit rentrer dans la masse. Il semble que la manœuvre de chaque parti soit en germe dans la forme que les chefs ont donnée à la mise en main de leurs troupes....