Extrait du journal

AU GAULOIS Mon cher confrère, Vous avez l’esprit gaulois, vous lisez Rabelais ou si vous ne le lisez pas, c'est que vous le savez par cœur. Vous vous délectez à suivre les pérégrinations du bon Pantagruel courant avec Panurge vers l’oracle de la rive bouteille. Les Chats fourrés, YIsle sonnante, et tant d'admirables chapitres, où l’esprit philosophique se révèle pour la première fois en France, dans un style simple et vigoureux; tant de pages où le noble cœur de l’écrivain se révolte contre les abus de son temps et s'exhale en une satire véhémente; tant de puissance créatrice et tant de hauteur de vue ; tout vous subjugue et vous charme dans cette œuvre primesautière, qui est l'odyssée de la philosophie. J’en faisais autant, moi qui vous parle, j’admirais parce que je ne pouvais qu’admirer; mais combien nous nous trompions! Il faut nous en dédire. Voici qu’un critique sévère, qui sans doute a lu l’œuvre...