Extrait du journal
Un grand nombre de lettres de sou haits et de félicitations ncus sont parve nues hier à l'occasion de notre nouvelle installation. Voici celle qui nous a été écrite avec autant de cœur que d'es prit par M. Henri Lavedan, de l'Acadé mie française. Cher directeur et ami, Quand j'ai lu l'article par lequel vous annonciez à vos lecteurs que le Gaulois allait quitter la rue Drouot et '« son vréûx boule vard », j'ai été un instant, je vous l'avoue, déconcerté, presque ému... Et puis, en lisant d'abord les raisons si belles, si bonnes que vous donniez de cette nécessité et ensuite le nom du lieu que vous aviez choisi pour vous établir ad multos annos... Ah ! du coup, ma petite mélancolie d'une minute s'est aussitôt évanouie et j'ai été joyeux, pour vous, pour leNjournal, et pour nous tous ses amis fidèles. C'était l'effet du mot magique : les ChampsElysées. Ainsi, c'est là que vous allez ? Peste ! Et bravo ! Du moment que vous aviez eu l'esprit et le courage de comprendre que le Gaulois se devait de suivre après avoir été un des premiers à l'indiquer la direction dans laquelle de plus en plus, chaque jour, s'élance et rayonne le grand Paris, le Paris élégant et mondain du luxe et des affaires, qui imposa ses goûts, ses idées, son éclat, ses modes et, en tout, sa générosité, vous ne pouviez vraiment pas mieux trouver que cet endroit prestigieux, unique au monde. Sans doute, il n'est pas question d'oublier vos anciennes pénates: vous ne le sauriez pas. N'est pas ingrat qui veut, et je m'en rapporte à votre sensibilité que .j'ai toujours connue, en toute occasion, si délicate et si juste, pour être certain que sous vos nou veaux plafonds vous .vous rappellerez par fois l'entresol où votre fine et vaillante plume, avant, pendant et après la guerre, a mené le bon combat. Vous allez le continuer, sous une autre forme,' aussi utile, aussi féconde, où vous donnerez, au-dessus des mouvements et des contraintes de la politique quotidienne, une plus grande largeur d'étendue au pro gramme du Gaulois. Pour y travailler avec aisance et en beauté, vous serez là, dans votre vrai décor, celui des abonnés à votre manière de voir, de sentir et de juger: vous commenciez à être un peu dépaysés dans l'ombre des grandes bâtisses nouvelles-riches montant de tous les côtés autour de vous, comme pour vous étrangler... et aussi dans le tohu-bohu de tous ces encom brements de midi à minuit qui vous embou teillaient. Vous voilà maintenant dans plus d'espace, en brillante umière.Vous respirez. Partout JÙ vous jetterez les yeux, vous n'aurez, de vos fenêtres, comme chemins de votre esprit, que les plus nobles perspectives.-. Le temps d'em ménager, de vous installer... de reprendre à plus grands pas votre marche ascendante ce sera, tout à coup, un beau matin, la féérie printanière d'avril, le soleil irisant la jupe des...
À propos
Lancé par Edmond Tarbé des Sablons et Henri de Pène en 1868, le journal de droite Le Gaulois se définit comme un « journal des informations du matin et moniteur de l’ancien esprit français ». Sans surprise, son lectorat, assez limité, appartient essentiellement à la grande bourgeoisie. En 1929, le journal est absorbé par Le Figaro.
En savoir plus Données de classification - stresemann
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