Extrait du journal
quelques minutes, M. Grévy a répondu en ces termes à une allocution chaleureuse du maire de la ville : Monsieur le maire, Je n'avais pas l’intention de parler, mais je me reprocherais de ne pas enregistrer la parole que vous venez de prononcer, et après vous avoir remercié de la bienvenue que vous m’avez souhaitée,de ne pas constater avec vous le carac tère des élections départementales qui viennent d’avoir lieu. Je suis heureux de voir que par tout en France, et je n’oublie pas que ie suis en Normandie, la République fait des progrès plus étendus, des progrès définitifs dans les classes les plus laborieuses et par conséquent les plus sages du pays. La République est jugée tous les jours davantage par ses effets, par ses bienfaits, et elle rallie, pour les conserver solidement, les adhésions des hommes sensés, des esprits sages et pratiques. C’est le fait qui ressort clairement des dernières élections, et qui en détermine le caractère si ras surant pour le présent, et plus encourageant en core pour l’avenir dont la plus sûre garantie est la persévérance dans la politique de sagesse qui a été constamment la nôtre. A Bayeux, c’est l’évêque lui-même qui a accueilli le président de la République. J‘ai l’honneur, a-t-il dit, de vous présenter mon clergé qui, malgré l’appréhension et les inquiétudes qui l’obsèdent en ce moment, croit remplir son devoir on vous assurant de la con fiance qui l’anime dans vos intentions. Le clergé ne s’occupe pas de politique, et il met son espoir dans la divine Providence dont il appelle la bé nédiction sur vous et sur le pays. Dieu protège la France ! M. Grévy lui a répondu en ces ter mes : Monsieur l’Evêque, J'accepte avec plaisir les assurances que vous m'apportez ; je suis particulièrement heureux de tenir de votre bouche que le clergé ne s’occupe pas de politique. Il a raison de mettre sa con fiance dans le gouvernement de la République ; ses appréhensions seraient mal fondées, car le cierge et la religion ne sont en rien menacés. Le président de la République, se tour nant alors vers le maire, ajouta quelques paroles de remerciements pour l’accueil qu’il recevait de la ville de Bayeux. Sur l’insistance du maire, le président de laRépublique se rendit dansla cour delà gare où il fut vivement acclamé par une foule nom breuse. A Valogne, l’archiprètre, en présentant son clergé au président de la République, lui recommande les libertés religieuses. Le président de la République lui ré pond: La liberté religieuse, n’en ayez nul souci, rien ne la menace ni dans les intentions du gouver nement, ni en fait....
À propos
Fondé par Adolphe Coste en 1871, Le Globe était un journal républicain qui se donnait pour mission d’« instruire son lectorat », et de lui apprendre à tirer le meilleur de la nouvelle situation politique en France après l’Empire – souvent d’un point de vue économique. Ce journal ouvertement cynique sera publié jusqu'en 1938.
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