Extrait du journal
temps. Alors, ils sont partis malgré les averses et la bise aigre qui chantait l’au tomne. Ils sont partis au petit matin, dans l’aube trempée de brumes ; et tout le jour, toute la nuit, mal àl’aise, dans un compartiment enfumé, ils ont refait la dernière étape de leur gars, celle qui le conduisit en renfort pour la Grande Relève... La vieille avait fait l’emplette d’un chrysanthème qu’elle portait pieusement sans même songer qu elle n’aurait point de tombe à fleurir.. Et tout de suite, dès leur arrivée, ils ont commencé leur calvaire... Il n’y avait rien pour eux dans le grand cimetière où les tombes sont ali gnées comme pour une revue de parade. Machinalement, ils sont allés devant l’os suaire et ils ont prié là, sans conviction,près de ce tertre anonyme et sans date. Des groupes passaient, s’arrêtaient au pied d’une croix, déposaient des fleurs. Eux, regardaient avec envie ces douleurs favorisées, comme les errants sans toit rlèvent d’une chaumière certain soir d’hi ver. Ils ont hésité longtemps, puis ils sont allés plus loin, vers plus de solitud.e... ...Au nord de Taliure.., C’était là, devant eux sur ce plateau désolé... Fiévreusement, ils ont. pataugé dans la bouc gluante, épiant des^tertres, cherchant des croix... Des lambeaux de souvenirs montaient de leur mémoire : des phrases surtout, qu’avaient écrites un camarade du petit, quelques jours apres la date funeste. J «... C'était d la nuit venante. Le vent chassait les nuages bas qui annonçaient la pluie prochaine..,. Nous l'avons cherche longtemps, entre les lignes, parmi les morts... il avait dû tomber à mi-côte, pendant l'avance, au pied d'un buisson.... Mais il y en avait tellement, des morts... » Oui, ce devait être comme ce soir... Un soir, d’automne tout pareil avec des fan tasmagories au couchant et des nuages bas que le vent poussait à l’iiorizolî, com me des chevauchées lourdes. (Lire kl suite en 3* page.)...
À propos
Fondé en 1919 à Saint-Quentin par Gustave Bourlet sur l’idée qu’« aucun journal ne défend les intérêts du département », Le Grand Écho de l’Aisne était un quotidien régional affichant notamment sa volonté de « défendre les sinistrés » de la Grande guerre. Il avançait par exemple l’idée selon laquelle Saint-Quentin serait la ville la plus meurtrie de France en termes de pertes humaines et économiques.
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