Extrait du journal
déjà âgé et qu’il avait été très généreux et panier percé toute sa vie, comme Dumas père, il aurait été fort empêché de Vivre avec les 2.000 francs par mois que Xlassard lui servait à la Patrie ; il avait heureusement un vieux valet de chambre, fidèle, dévoué, intelligent, à qui Rochefort remettait scs deux mille francs chaque mois pour assurer sa vie. Si l’on venait lui demander üOO francs pour ceci ou cela, il demandait à son fidèle serviteur qui répondait : — Non, monsieur ne peut disposer que de 100 francs. Et c’est ainsi que l’on arrivait à vivre tant bien que mal, sans dettes. Très au courant des choses d'art, Rochefort était un fidèle dç, l'Hôtel Drouot. Il passe pour avoir laissé une assez belle collection, ce qui est sans doute exagéré, au point, de vue de la valeur vénale, car lorsqu'il avait vraiment un beau tableau et qu'il avait besoin d'ar gent, — ce qui arrivait souvent — Il s'empressait de vendre ledit tableau un bon prix et c'est ainsi que sa collection est certainement moins riche que ne le prétend la légende. En tous cas, il ne doit laisser aucune autre fortune. Mais comme il s’était marié, en se condes noces, avec sa cousine, sous le régime de la communauté et au dernier vivant et que l’on affirme qu’il n'a laissé aucun testament, la vente de la collection reviendrait, intégralement à sa femme au détriment de sa fille qui n'aurait rien Du reste, je le répète, il ne doit s’agir à que de faibles sommes relativement. On sait comment très nettement, très courageusement, toute sa vie, Henri Rochefort avait été et était resté profon dément anticlérical et c’est pour cela qu'il lui sera peut-être beaucoup par donné de ses erreurs boulangistes et na tionalistes. Mais à sa mort, les calotins, les sinistres voleurs de cadavres, au mépris de ses dernières volontés, que dis-je, des volontés de toute sa vie, ont voulu s'emparer de son corps et le faire enterrer religieusement, malgré sa vo lonté. Des amis dévoués veillaient, heureuseinent et ils ont pu soustraire sa dé pouille mortelle aux corbeaux ! Pauvre cher ami, jusqu’après sa mort, il était dit qu’il devait avoir une existence tourmentée ! Je pourrais écrire un volume de sou venirs personnels, vécus, sur Henri Ro chefort : j’y reviendrai peut-être un de ces jours, si la chose peut intéresser mes lecteurs....
À propos
Le Grand National était un journal républicain progressiste de tendance radicale, fondé par Eugène Paul-Émile en 1902. Il se prononçait notamment en faveur de la décentralisation.
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