Extrait du journal
La Chambre était arrivée, vendredi soir, à l’article 58 de la loi municipale qui en compte 109. On prêtait à la Commission, en présence des nombreuses questions parasites qui menacent d'envahir l’ordre du jour, l'intention de scinder en deux la loi municipale et d'arrêter la discussion au titre 1(1 (« des maires et des adjoints ») où, sur l'article 73, va surgir l'affaire de la mairie de Paris. La seconde partie de la loi ne pouvant être terminée avant les va cances, il semblait bon à certains de ne pas aborder un gros débat qui, vu son étendue, risque de n'ètre point vidé dans cette session. Les probabilités sont, en effet, pour que la discussion des conventions s’ouvre le 1ti ou le 17 si elle s’ouvre, et au cas où elle ne s’ouvrirait pas, la raison d’une prolongation un peu forcée disparaîtrait. Notons encore que diverses propositions (il en est cinquante inscrites à l’ordre du jour) et de très importantes, sont là toutes prêtes à profiter des quelques heures de répit que voudraient bien laisser au tra vail législatif les débats improvisés à la dernière heure. De ce nombre sont les propositions relatives au cumul et aux incompatibilités parlementaires, ainsi que l’organisation de renseignement primaire à laquelle se rattache le traitement des instituteurs et institutrices primaires. Cependant, comme des esprits suscep tibles ont paru voir, dans l’ajournement très naturel, pour ainsi dire forcé, de la loi municipale une sorte de pression exé cutée en vue des conventions, il se peut que la Commission, arrivée en face du titre 111 de la loi, renonce à formuler la proposition pour ne point donner lieu à une bataille qu’elle n’a jamais eu l’intention d’engager. Le Pays avait fait déjà pressentir que la mort du comte de Chambord serait une occasion pour le prince Napoléon de se rappeler au souvenir d’un tas de braves gens qui se soucient nullement de lui. Le Gaulai* est un peu plus explicite : « Le prince Napoléon, dit ce journal, parait décidé à reprendre la parole. » Sous la forme d’une lettre à un ami, que publieraient les journaux, afin de ne pas exposer leur auteur à un nouvel em prisonnement, s’il affichait son manifeste, le prince Napoléon dirait quel est, à son avis le sens de la disparition de l'auguste malade de Frohsdorf. « Il dirait que c'est la fin du principe de la monarchie traditionnelle , avec son prestige et son autorité, etqui en présence de la Révolution il ne reste plus que la ressource d’un plébiscite , replaçant la pyramide sur sa base et reconstruisant avec son mélange de démocratie et d’au torité, le pouvoir des Napoléon. » La pyramide replacée sur sa base n’est pas une image bien neuve et le plébiscite n’est pas un procédé nouveau. Il n’y a donc d’original dans les préparatifs du prince Napoléon que la façon dont ils jurent avec les théories de l’un des bona partistes le plus en vue, M. Paul de Cassagnac, qui traitait, hier, le plébiscite de « simple objet de luxo » et d’« enfantil lage. » Une des réformes pratiques les plus dé sirées parcette immense masse du public, que les théories, même les plus brillantes, laissent souvent indifférente, est entre prise par M. Martin-Feuillée. Le ministre de la Justice vient d’insti tuer une commission extra-parlementaire, chargée d’étudier la réforme de notre code de procédure civile au point de vue des simplifications y à apporter et de la ré duction des frais de justice. Cette com mission aura pour mission de préparer un grand projet de loi qui fera ainsi le pendant de celui ayant pour objet la révi sion du code d’instruction criminelle qui...
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
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