Extrait du journal

Daniel faisait allusion à Viviane qui ne pouvait tarder. — De deux maux, il faut choisir le moindre poursuivit Daniel ; supposons un instant que, par notre hésitation a consommer un sacrifice nécessaire, Clément soit livré à la justice ; te le pardonnerais-tu V — Assurément non. Entre la vie d’une per sonne et celle d'une bêle... quoique bien sou vent... je ne sais plus à quoi je pense, ni ce que je dis... il faut me pardonner, monsieur le docteur, ajouta le forgeron n o étreignant la poitrine ; il y a du grabuge là dedans. Puis, se levant, il prit à deux mains Rus taud par les pattes, l’attira sur sa poitrine et l’y tint pressé {tendant une seconde. — Allons, mon pauvre vieux, dit-il d’une voix sourde, c’est fini de rire pour toi... et pour moi I — Tu comprends que, pour tout le monde, celte mort doit être naturelle, dit le docteur ; Rustaud a succombé de sa blessure. Jacques fit signe que oui. — Même pour Viviane, ajouta Daniel. — Il y a beau jour que, pour elle, je ne suis plus de ce monde 1 soupira le jeune forgeron. — N’est-ce pas elle que je vois venir, làbas, dans cette direction V demanda le docteur en faisant un pas vers la fenêtre. — Si, répondit Jacques après avoir regardé ; sans doute une commission de sa maîtresse pour le Maison Blanche. — Ou pour ici. — Il n’y a pas de danger. — On ne peut pas savoir ; en ce cas, il faudrait l’empêcher d’entrer ; allons, Jac ques, mon ami, voilà le moment... toi, tu n’as qu’à te résigner, tandis que moi... Ah 1 il me semble que je vais commettre un assas sinat t... Et, comme Jacques se dirigeait encore vers le chien pour lui dire un dernier adieu : — Soyons homme, ami, reprit le docteur...