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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne, 1 août 1879

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Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne
1 août 1879


Extrait du journal

Samt-Qaenim, 31 juillet. Un des plus intéressants budgets qui ait appelé l'attention de la Chambre et qui mérite également l’attention de tous, c’est le budget de l’instruction publique, le budget républicain par excellence, comme on l’a très bien dit, car c’est le budget chargé d’entretenir et de dé velopper l’intelligence nationale en créant et en développant partout les foyers de lumière. Sous le règne du suffrage universel, quand le vote du plus humble comme du plus grand des citoyens pèse d'un poids égal dans la balance de la souveraineté nationale, il est d’une importance capitale que chaque électeur puisse se rendre compte de la portée de son vote : il ne peut le faire avec exactitude et avec conscience qu’autant qu’il est en mesure de s’éclai rer lui-même sur les événements de son pays, sans avoir besoin de re courir aux lumières, souvent intélessées. d’un voisin plus habile ou d’une conscience élastique. On a eu maintes fois l’occasion de le répéter, M. Henri Villain l’a dit lni-mème, dimanche dernier, dans son intéressante conférence, la Ré publique aura le droit de se glorifier de l’important budget qu’elle con sacre à l’avancement et au dévelop pement de l’instruction primaire. Faut-il rappeler, en regard, que l’a varice du budget, sous le premier Empire, ne trouvait qu’une misé rable poignée de milliers de francs à jeter dédaigneusement à l’instruc tion primaire. Sous la Restauration, eu 1816, le budget ne dépassait pas 50.000 francs. Il s’élève aujourd’hui à 30 millions et le budget total de l’instruction publique à 58,0*27.000 francs pour l’exercice de 1860. En 1809, sous le second Empire, le budget de l’instruction publique ne montait qu’à 25 millions. Avec les économies réalisées par la suppres sion d'un trône, on peut enrichir le budget de l’intelligence nationale. Cela ne vaut-il pas mieux, de toutes façons ? Et il reste encore beaucoup à faire. Il ne faut pas s’arrêter en si beau chemin, sur les premiers ré sultats, si glorieux qu’ils soient. Un député, M. Allègre, a dit avant-hier à la tribune, qu’il y avait encore 600.000 enfants qui ne vont pas à 1 école. Voilà un renseignement qui s’adresse au patriotisme de la Cham bre. Tout ne peut pas se faire en un jour, sans doute, mais nous sommes rassuré par la sollicitude active, toujours en éveil, que les représen tants républicains apportent à toutes les choses de l’instruction primaire. L’appel de M. Allègre sera entendu. Tout ce qu il sera nécessaire de faire, sera fait. N’en déplaise aux royalistes, qui rêvent des restaurations en Espagne, ou aux esprits mélan coliques qui aiment àpromener leurs rêveries à travers les ruines éclairées par un beau clair de lune, la Chambre des députés, par 277 voix contre 154, a voté la démolition des ruines du Palais des Tuileries. Sur l’emplace ment où s’agitèrent tant de sombres...

À propos

Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.

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