Extrait du journal

Maintenant, c’est à nous, fils respec tueux et reconnaissants de la Révolution, de réaliser le vaste programme qu’elle avait médité. Son œuvre, interrompue par le 18 Brumaire, par la Restauration et le second Empire, doit être reprise avec une ardeur persévérante par les hommes qui tiennent en leurs mains les destinées do la République. Nous avons à accomplir de grandes et sérieuses réformes. Nous sommes parvenus à établir l’instruction obligatoire que demandait la Révolution. Mais bien d’autres réformes étaient en germe dans la pensée des grands esprits qui furent les héros et aussi les victimes d’une épopée gigantesque. Les circons tances ne demandent pas que nous soyons à la hauteur de leur génie. Ils sauvèrent la patrie en danger ; notre lâche à nous est de contribuer à la grandeur et à la prospérité de la patrie en lui donnant des institutions dignes d’elles et dignes aussi des hommes qui l’affranchirent au prix de leur sang. La société, on ne saurait le contester, se trouve dans d’autres conditions que celles que nous signalions tout à l’heure. Sans vouloir faire de chauvinisme opti miste, on peut assurer que le niveau des mœurs s’est élevé. On a compris que l’ins truction , généralement répandue, devait être le plus solide appui dos générations nouvelles, et les femmes ont été, comme il le fallait, appelées à participer aux bien faits de l'instruction. C’était le meilleur moyen d’arriver à donner à la patrie de bons et d’honnêtes citoyens....