Extrait du journal

être robuste comme un roc, ou les fumées de l’ivresse ne le plongeaient pas dans un sommeil léthargique. Elle ou moi ? Pour rendre d’un mot la force de cet amour, elle l’avait rendu chaste ! Du jour où il s’était épris de Colette, il n’avait pas seulement regardé une autre femme. Mais Jacques était avant tout silencieux, impénétrable, et Corentin lui-même, malgré une intelligence supérieure, n’avait rien soupçonné de cette secrète et féroce pas sion. Mi • de Fonterose seule l’avait devinée. Les yeux de Jacques, enflammés comme des charbons ardents, l’épouvantaient en se fixant sur elle. Marie-Anne à l’hôtellerie de Nicole était calme. Elle gardait encore sur ses traits, ravagés par ses souffrances cachées comme par un feu latent, un reste de sa beauté passée. L’égarement des yeux trahissait seul le désordre de son esprit; mais ses enfants, habitués à son silence, ne s’étonnaient plus de ces rêveries absorbantes qui semblaient l’emporter dans un autre monde. A peine étaient-ils à table, Claude es sayant de semer une gaieté de circonstance dans la conversation qui languissait, Catiche se contentant de mirer ses yeux dans ceux de son ami, que le brigadier et son compère Lesguidon vinrent se placer à quelques pas d’eux. Pour Micbaud, il n’y avait plus moyen de feindre une distractitm que la foule expli quait dans la rue. Ce fut avec effort qu’il prononça ce salut d’un ton brusque qui contrastait avec ses v élans de jovialité : V-...