Extrait du journal
La vie trop souvent est dure et difficile pour les femmes du peuple ; les ouvriers le savent bien, ils en souffrent, et c’est leur gloire que l’ar leur avec laquelle ils s’oc cupent de ces questions. Aussi toutes les fondations de nature à venir en aide aux femmes, à rendre leur sort plus facile, à adoucir pour elles les débuts de la vie conjugale, sont-elles accueillies par les ré publicains avec sympathie et recon naissance. Mais constituer des dots aux jeunes filles ne suffit pas ; il est une chose plus utile encore peut-être que de les doter, c’est de leur donner de l’instruction, et surtout une insiructinn appropriée à leur destinée et à leurs besoins. Un moment on a pu espérer enfin faire proclamer ce grand principe de l’instruc tion obligatoire. Les choses ont tourné au trement qu’on ne l’espérait, mais maintenant ce ne sera pas la Chambre qui sera appelée à le voter, ce sera le pays lui-même ; car les électeurs ne sauraient manquer d’exiger qu’il soit inscrit en tête du programme des députés, lors des prochaines élections géné aies. Ce sera un grand pas de fait ; mais il serait bon aussi qu’on le complétât en in troduisant dans les écoles l’enseignement professionnel. Pourquoi n’apprend-on aux filles ni la couture, ni la cuisine, ni la comp tabilité domestique, qui en feraient de bonnes ménagères? Ne sait-on pas qu’un ménage bien tenu, bien ordonné, relative ment confortable, retient le mari à la maison et qu;, lorsque les comptes sont bien tenus, la dépense est moindre e. le coulage, cette source de tant de misères, impossible? Ne serait-il pas utile aussi de procurer à la femme, dans la mesure du possible, un talent pratique qui lui rapporte de bons salaires, lui permettant de subvenir à ses besoins, si elle devient veuve, ou même d’aider à soutenir le ménage, si c’est indispensable ? Ce sont là des innovations désirables, et nous avons maintenant de pressantes rai sons pour opérer toutes les bonnes réfor mes. La Bépublique naissante veut pour prospérer la paix et l’austérité des mœurs : donnons-les lui. Comme noblesse, république oblige : maintenant commence le règne de l’hon nêteté. Puisque noussommes la République, il faut que nous exagérions la probité. Pour atteindre ce but, le concours des femmes est indispensable. Qu’elles ensei gnent à leurs entants l’honneur, le travail, l’amour de la patrie, c’est-à-dire de la Bépublique ; qu’elles disent à leurs maris qu’elles ne veulent recevoir d’eux qu’un salaire loyalement, honnêtement gagné; voilà leur politique, qui vous donnera la probité. En 1849, on chantait partout, dans les théâtres, dans les rues, une chanson qui blessait les délicats et que j’avais le mauvais goût de chanter avec tout le monde ; cette chanson disait : Les peuples sunt pour nous des frères ! C’est là tout un programme ; avec la fraternité et l’honnêteté, citoyens, vous ferez plus que vos représentants pour la fondation de la République....
À propos
Fondé en 1869, Le Guetteur de Saint-Quentin et de l’Aisne affiche très vite son indépendance totale vis-à-vis de l’État en tenant haut le drapeau de la démocratie. Profondément pacifiste, le journal est convaincu que l’entente des peuples doit passer par une démilitarisation multilatérale. Il paraît jusqu’en 1914.
En savoir plus Données de classification - buffet
- boulier
- bouher
- jules simon
- thiers
- journault
- dudot
- jumentier
- pêtré
- bozier
- france
- italie
- quentin
- paris
- ajaccio
- valentin
- berlin
- versailles
- puteaux
- longueville
- l'assemblée
- parti libéral
- la république
- appel au peuple
- faits divers
- société anonyme
- moniteur universel
- m. b
- école protestante