Extrait du journal

— Soyez tranquille, mon {ère, répondit 1 Gabrielle. Je respecterai votre secret. Mais * silence ! J’entends du bruit dans la salle à manger. Joseph, qui était sorti, est sans doute de retour. Le comte leva la tête pour écouter. A l’instant même, le vieux domestique se présenta sur le seuil de la chambre et de meura comme ébahi. — La cassette ! murmura-t-il. XXXIV Aussitôt que M. de Célestange remarqua la presence de Joseph : — Vous ai-je appelé 7 lui dit-il d’un ton brusque. — Excusez-moi, monsieur le comte, ré pondit l’ancien serviteur en balbutiant. Je cherchais mademoiselle pour lui donner connaissance des résultats d’une commis sion dont elle m’a chargé. — Retirez-vous 1 ordonna le vieux gen tilhomme avec un geste impérieux. — Tout-à-1’heure , mon bon Joseph , se hâta d’ajouter Gabrielle d’une voix gra cieuse, nous causerons dans mon atelier. Le vieux domestique, après s’être in cliné respectueusement, s’éloigna. S’adressant alors à sa fille , le comte re prit : — Toi aussi, mon enfant, laisse-moi, et ne reviens que lorsque je sonnerai. Je veux rester seul quelques minutes. Tu m’entends bien ?... — Oui, mon père. Mais je crains que vous ne soyez encore un peu faible pour vous passer de ma sollicitude et de mon aide. — Les forces me sont revenues. Ne t’in quiète pas. Va-t-en 1 va-t-en ! Une subite impatience accentua la fin de cette réplique. Mademoiselle de Célestange imposa silence à son inquiétude, appuya ses lèvres sur le front du vieillard et sortit de la chambre à coucher....