Extrait du journal

dépiter, il ne devait pas se réjouir de la tournure que prenaient les choses : peut-être Gilbert et Clotilde, une fois séparés, sentiraient-ils plus vivement leur affection mutuelle, et voudraientils se réunir à tout prix. — Attendons ! fit tout bas l’aïeul avec un singulier sourire. Ce soir-là, quand Marie se retira dans sa chambre, Gilbert la suivit, et un entretien fort long eut lieu entre le frère et la sœur. D’abord le jeune homme, avec une grande délicatesse et « es précautions infinies, apprit à l’enfant qu’il devait, hélas ! se séparer d’elle. Marie bondit, se révolta, et donna libre cours à l’impétueuse vio lence de son chagrin. Gilbert s’y attendait ; il prit doucement la fillette entre ses bras, et la caressa comme il ne Valait jamais fait encore. — Mais pourquoi, pourquoi ? répé tait-elle. Tu ne m’aimes donc plus ? Je croyais que ma seule présence suf fisait à te retenir ici ! Pressé de questions, déconcerté par l’intelligence vive et perspicace de la fillette, Gilbert comprit qu’il était im-...