Extrait du journal

Quelque part sur le cercle polaire, 22 décembre. — C'est une guerre d'embuscade et de mouvements, une lutte de coureurs des bois, qui évoque irrésistiblement l'épopée américaine, la conquête de la grande sylve canadienne, chantée par Fenimore Cooper, que celle qui se déroule ici, à travers une succession de petites collines, dans la neige et sous des forêts, par un froid qui atteint parfois 30 au-dessous de zéro. Les Finlandais y ont cet avantage d'être familiarisés avec ces sapinières sous lesquelles les Russes, hommes de la steppe, ne s'engagent qu'avec appréhension. Chaque arbre semble à ceuxci cacher un piège, et, comme le Finnois est aussi rusé que brave, il est de fait qu'il en dissimule fort souvent un. En outre, sur des terrains de ce genre, l'avantage...