Extrait du journal

— Ce terrain, dit l'un des aînés, nous ne l'avions pas conquis sans nous battre sérieusement. Nous n'avions devant nous, en principe, que des frontaliers, des gens qui peuvent avoir beaucoup de cran, individuellement, mais qui ne sauraient tenir lieu de troupes régulières. Seulement, nous n'avons pas tardé à constater un fait. Ces frontaliers faisaient de la figuration. Ils étaient là pour montrer que le front était tenu. Quand il s'agissait de déclencher un coup de tabac, nous recevions brusquement la visite de tout autres gars..Equipés, astiqués, tout neufs, ils avaient l'air de sortir d'une boîte. On nous les avait amenés dans la nuit par pleins camions. Ils repartaient de la même façon, la besogne faite....