Extrait du journal

Il est bien évident que personne — à quelques exceptions près — ne manque aussi complètement qu'un critique d'art d'impressions personnelles ou du sens de la beauté, car s'il demeure insensible devant la naturel'il doit l'être bien davantage devant une œuvre d'art. Jamais il ne vit de soi et en soi ; ainsi que tous les parasites, il vit des autres et sur les autres. Par bonheur, on le lit peu, et même pas du tout, pour cette raison supérieure qu'il joint à son incompétence un ennui si absolu qu'il dégoûte de le lire le liseur le plus vorace, même le liseur boulimique pour qui toutes proses sont bonnes à lire. (Voir pour cette démonstration le cas, non particulier d'ailleurs, de M. Thiébault-Sisson, qui, paraît-il, a poussé le comique de sa profession jusqu'à un point où il est impossible de le qualifier, où il est à peine possible de le roncevoir.)...