Extrait du journal

Tl est évident que notre vie sociale je mets à part celle des paysans, que règlera toujours le jour vrai -.est aujourd'hui « décalée n par rapport au soleil. Nous vivons plus' et dormons moins dans la partie du jour qui suit midi que dans celle qui le précède. Presque tous les citadins se lèvent plus près de midi qu'ils ne se couchent. En un mot le jour social si on veut me permettre cette expression, est en retard sur le jour vrai. Il s'ensuit fatalement deux conséquences d'abord nous jouissons beaucoup moins que nous ne pourrions de la pure et bienfaisante lumière du jour, mère de toute santé et de toute joie, microbicide puissante, thérapeute sans égale. A cet égard il n'y a pas de discussion possible les statistiques ont montré depuis longtemps que la morbidité et la mortalité sont en rapport avec la durée des occupations en plein jour. A cet égard d'ailleurs lés àstronomes sont le plus à plaindre, mais aucune loi, hélas ne pourra obliger les étoiles à se montrer au soleil. Aussi, comme l'a dit M.. Winston Churchill, « un effet du bill serait de prolonger la vie de millions de personnes. » Mais ce n'est pas tout en avançant l'heure légale on diminuerait beaucoup la durée et les 'frais de l'éclairage .artificiel. Divers industriels ont calculé qu'ils économiseraient ainsi des dizaines de milliers de francs par an et on a montré que si le bill était adopté, l'économie réalisée chaque année par la nation britannique aux dépens d'ailleurs des compagnies d'éclairage dont les intérêts sont les seuls compromis en cette affaire serait de plus de 70 millions de francs par an. Ce qui est vrai de l'Angleterre ne l'est pas moins pour la France, à qui. l'adoption, faite un peu à la légère, de 1 heure de Greenwich, dérobe d'ailleurs chaque jour dix minutes de lumière sotaire. Les malandrins de jadis vous criaient au coin des carrefours « La bourse. ou la vie » et il n'est que trop vrai que la ,plupart des réformes nous posent le même dilemme. Celle-ci, par une heureuse exception, ménagea la fois « la bourse et la vie » des citoyens. Et, chose encore plus merveilleuse, elle est à la fois avantageuse pour ceux que l'argot à la mode appelle « les employeurs et les employés », « les exploiteurs et les exploités »....