Extrait du journal

Départ à six heures et demie du matin de la petite ville que sillonnent les convois et où se reposent plusieurs bataillons qui attendent leur tour de tranchée. -L'automobile nous emporte, par des routes abritées et des villages bombardés, jusqu'à l'entrée des boyaux en elôzag et sous bois qui conduisent à la première ligne. La fusillade nous avertit tjue nous -approchons. Le silence se fait mors presque religieux. Le colonel du v.v" de ligne nous guide. C'est son régi* qui -tient aujourd'hui la position. miration pour les braves gens qui vivent ainsi, quelques mètres du Boche, dans le péril de mort de tous le,S" instants. Les soldats se tiennent u leur poste, les uns debout, fusil en main, sur la banquette, les autres assis ou couchés dans les abris creusés dans les parois de la tranchée, prêts à sortir et à se dresser au premier signal. Les offiders et sous-officiers vont et viennent avec calme. Les physionomies sont graves. Chacun a le* sentiment, non l'appréhension de ce qui menace balles, obus, bombes, grenades, explosion de mines. La tranchée ennemie est à moins de 60 mètres. -Tout autour, le bois a été tanche par les obus. Pas un arbre n'est épargné, pas un ne reste debout. Les troncs et les branahes enchevêtrés forment entre les deux adversaires un réseau inextricable qui recouvre encore des cadavres depuis longtemps étendus et à travers lequel, la nuit. se -glissent quand même des patrouilles....