Extrait du journal

Voici une proposition alléchante, pensez-vous. Et qui sent le charlatan à quinze pas! Eh bien, pas du tout. Rien n'est moins fallacieux que ce que nous avançons. La preuve, c'est que, chaque 'après-midi, des dizaines de particuliers, quittent l'Hôtel des ventes, lestés d'un, de deux, de trois et même de quatre billets de mille qu'ils ne possédaient, pas en entrant. Comment. les ont-ils gagnés? La combine est à. la portée de toutes les intelligences. On sait que le législateur,, dans sa volonté d'enrayer là spéculation, a fixé le prix maximum de cession de certains articles rares et très recherchés; machines à écrire, à calculer, machines à coudre, classeurs, réfrigérateurs, etc. Les plus luxueux des frigidaires, par exemple, ne peuvent être vendus au-dessus de 16.000 francs. Pour -fixer le prix limite légal d'une machine à. écrire- d'occa. sion, on s'enquiert de' son. prix de vente, neuve, en septembre 1939; on y ajoute les majorations autorisées, et -l'on défalque de-la somme ainsi obtenue 15 Pour les machines à coudre, le B.O. du 7 novembre' 1941 donne les prix limites selon les marques, l'état, le perfectionnement. La plus modeste des compagnes de Jenny l'ouvrière ne peut être adjugée au-dessus de 3.000 francs. Or, ces prix dérisoires par rapport .à ceux pratiquées dan: I:t coulisse attirent, rue I)rouot, de nombreux amateurs. Ils sont vingt, trente, disposés à ^enlever la machine à écrire à 6.000 francs. Que fait le bon commissaire-priseùr? Il ramasse les cartes d'identité des acheteurs éventuels, les bat-comme au bridge, fait couper par une. main innocente, et. c'est la carte retournée qui gagne. Mais, avant même que son titulaire ait mis la main au portefeuille, d'autres .amateurs se pré-...